There is no rest for the wicked. ••• Eccleston Road, near Victoria Coach Station ••• PV: Sherlock Holmes
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Messages : 49 Date d'inscription : 18/05/2015 Localisation : Près de Sherlock, ou dans un squat quelque part dans Londres Bill Wiggins
Sujet: There is no rest for the wicked. ••• Eccleston Road, near Victoria Coach Station ••• PV: Sherlock Holmes Lun 1 Juin - 14:09
Billy passa sa langue sur ses lèvres et un goût écœurant lui remplit la bouche. Il n'osait presque plus déglutir tellement il était répugné par cela. Mais il fut bien obligé un moment, avec une grimace de dégoût. Il devait être environ huit heures ou neuf heures du soir. Il ne savait même plus tellement qu'il avait perdu la notion du temps. Ses palpitations cardiaques étaient trop rapides. Il se sentait apeuré ou excité alors qu'il venait à peine d'ouvrir les yeux, et pourtant il n'avait pas fait de cauchemar.
Bill détestait se réveiller après avoir passé le plus clair de son temps à ingérer sa came.
Aujourd'hui non plus il n'était pas seul dans le bâtiment pourri de Eccleston Road qu'il squattait en ce moment. Il était avec trois habitués de ses squats. Tous ronflaient encore.
Affalé sur son morceau de carton et les plusieurs pulls qui lui servaient de matelas, le blond soupira lourdement, sentant dans sa gorge son haleine pas fraîche lui donner une sorte de nausée. Décidément, il n'était pas au meilleur de sa forme. Il regarda à sa droite, le mur couvert de tags en tout genre qui le repoussait par ses couleurs trop vives pour ses pauvres prunelles affaiblies par la prise intensive de drogues dures.
Consommer était presque égal à oublier. Et c'était toujours la même rengaine chez les petits nouveaux qui pointaient quelquefois leur nez chez Billy. Au début, la prise était légère. C'était pour se sentir mieux en public. Pour être cool auprès des amis. Pour suivre le mouvements. Puis après ils commençaient à en avoir besoin. Bill n'essayait jamais vraiment de les arrêter, mais ne les incitait pas non plus. Après tout c'était bon pour le commerce, mais quand il voyait sa propre vie, il soupirait avec une sorte de désespoir de celui qui avait abandonné toute prise pour se raccrocher à quelque chose de convenable.
Bill était un déchet. Et le pire c'est qu'il s'en rendait compte.
A vrai dire, il avait déjà songé à en finir. Une fois ou deux. Peut être plus il ne se souvenait pas vraiment. C'était tellement plus facile quand on était high de se penser capable de voler, même quand on en était incapable.
Après tout, quoi? Il n'avait personne dans sa vie, à part des soucis. La seule choses un tant soit peu excitante qui lui était arrivée, c'était ce Shezza qu'il avait rencontré deux semaines auparavant, à peu près, et qu'il n'avait plus jamais revu. Puis il se remettait à peine de la mort de ses grands parents qui l'avaient éduqué dans sa prime jeunesse. Ses grands parents aka les seules personnes de ce monde susceptibles de pouvoir l'aider à lui, Bill Wiggins, petit être inintéressant et insignifiant. Qui s'agrippait à un nom comme une dernière attache à sa vie. Et encore, ce n'est pas comme s'il se présentait à autrui avec fierté.
Et puis de toute façon, il devait avoir plein de Wiggins dans ce monde pourri. Un de plus un de moins...
Il leva les yeux vers le plafond crasseux qui semblait s'écroulait. On y voyait bientôt l'étage du haut parce que plusieurs plaques s'étaient décollées. Par contre, on voyait déjà les fils de l'ampoule en forme de tube qui était suspendue là, éteinte, parce qu'une fois allumée, elle faisait un boucan du diable et surtout ne cessait de clignoter inlassablement, sans se stabiliser. On préférait rester dans le noir que de faire fonctionner cette machine du démon. Des fois, quand on avait assez d'argent, on allumait des bougies et on y réchauffait ses doigts.
Billy se demanda alors si ses grands parents décédés pouvaient le voir, de là haut. S'il y avait un paradis. S'il y avait un autre monde. S'il y avait un gentil Dieu qui pouvait les accueillir là, et un Diable qui prendrait, il espérait, grand soin de sa mère. Nah. Peu probable. Et quand bien même, il espérait que les gentilles personnes qui l'avaient éduqué pendant neuf ans ne soient pas capables de le regarder dans cet état en fait... Parce que Billy se sentait sale. Il se sentait traître aux vertus que lui avait enseigné son grand père et sa mamie. Il préférait qu'on l'oublie plutôt qu'on le reconnaisse et le juge. Billy était loin d'être fier de sa condition, de ce qu'il était devenu. Et dans quelle spirale il s'était enfoncé sans réussir à s'en extirper. Maintenant il allait mieux. Il s'était habitué. Il n'avait presque plus mal en y repensant, il ne pleurait plus autant que les premières années passées dans la rue. Au contraire. Il devenait fort, rusé, intelligent. Enfin tout était relatif. Il était sur qu'on pouvait lui casser le bras à la moindre secousse, mais ça...La nature n'avait pas été clémente avec lui. Déjà qu'il était loin d'être beau, il était d'une grande faiblesse physique.
Et le pire dans tout ça, c'est qu'il passait son temps à chercher les embrouilles.
Wig se retourna lourdement sur son semblant de matelas et son regard se posa sur une masse de cheveux noirs, aux boucles souples. Il cligna des yeux. Ces cheveux appartenaient à quelqu'un de sa connaissance. Et sûrement pas Alys qui était supposée dormir à cette place.
Il approcha le bras et doucement, descendit la couverture rongée par les mites pour découvrir ce visage, les yeux écarquillés. Quoi? Lui? Qu'est ce que diable foutait-il là? Billy était encore faible, il avança son buste et se cassa presque la figure sur le type.
'Shezza...?'
Sa voix était cassée, faible et basse pour ne pas réveiller les autres. Est ce que le brun dormait? Il posa une main sur l'une de ses épaules et le secoua. Quand est ce qu'il était arrivé ici, for fucksakes?
'What the hell are you doing there? Shezza...'
Son cœur tremblait dans sa poitrine même si, toujours high, il n'était pas tout à fait réveillé ni capable de bien réfléchir comme il faut. Il ne savait même pas si c'était une illusion ou quelque chose comme ça. Putain, il devrait arrêter de tirer sur les ficelles, et stopper un peu la drogue. En deux ans, le Cobra ne le retrouverait pas de toute façon.
Ici tout était laid. Tout puait.
Mais Bill ne ressentait plus toutes ces choses mauvaises. Il était intrigué, et excité de sa découverte.
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