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 Pas d'ironie dans l'Éden — Noah.

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Astrid Lincoln
Astrid Lincoln
MessageSujet: Pas d'ironie dans l'Éden — Noah.   Pas d'ironie dans l'Éden — Noah. EmptyMer 27 Mai - 18:58



Pas d'ironie dans l'Éden.

ft. Noah Voliakov.

Minuit. Les étoiles étaient maintenant encore plus menaçantes qu'avant et ouvraient un grand chemin à leur reine, la Lune. Un grand silence de mort se construisait sur Leinster Gardens comme si les esprits malfaisants se retrouvaient tous pour préparer des farces aux habitants. Un cauchemar se fit une place dans l'esprit d'Astrid et la réveilla instantanément comme si ce cauchemar voulait la torturer jusqu'au plus profond de son âme. Une demi-heure plus tard, elle repartit dans le train qui l'emmenait au pays des rêves - et des cauchemars.

Six heures et trente-cinq minutes ; le réveil sonna, ramenant Astrid dans la réalité. Le Soleil commençait à chasser les étoiles pour les punir de ce qu'elles avaient fait à ce dernier pendant la nuit ; elles l'avaient chassé. Malheureusement, s'ils tournaient tous dans ce sens, cela allait construire un cercle sans fin. Après quelques instants, se sentant mal comme si elle était possédée, l'anglo-coréenne se leva, ouvrit sa fenêtre et ses volets avant de mettre la main devant ses yeux en insultant le Soleil. Ce fut à ce moment précis que commença sa journée où elle allait peindre pendant des heures, son esprit jouissant de bonheur à cette idée, pensant pouvant se libérer facilement. Récapitulant sur une feuille tout ce qu'elle devait faire cette matinée et dans l'après-midi, elle sourit. Ces feuilles étaient importantes pour elles car elles l'aidaient à s'organiser. La jeune femme prit les instructions à la lettre et fit ce qu'elle devait faire.

Cependant et trop rapidement à son goût, un piège s'était enclenché dans son esprit. Une pensée noire s'était construite et après s'être assurée qu'elle serait idéale pour une autre pensée noire, elle criait jusqu'à en épuiser sa voix. Épuisée, Astrid prit un couteau, le plaça en longueur sur son bras et fit un grand trait comme pour se dire que c'était elle, l'auteur des problèmes qu'elle avait eu dans sa vie. Elle regarda le sang couler et poussa un soupir de satisfaction. Puis, après qu'Astrid ait nettoyé la baignoire et fit arrêter le sang de couler, elle se releva, les yeux légèrement mouillés. Elle était restée là, au moins 30 minutes, à avoir mal au cul comme pas possible et à se morfondre ; lâchant le couteau dans l'évier lorsqu'elle revint dans sa cuisine, après quelques réflexions intelligentes, elle décida de se préparer, prendre son petit-déjeuner et se maquiller légèrement, comme elle le faisait tous les jours.
Il était trop tôt, vraiment. Trop tôt pour commencer à peindre ; l'abysse du ciel prenait sauvagement les étoiles. Astrid repensait à tous les moments tristes de son adolescence : elle se faisait trop de mal à y repenser. Mais c'était plus fort qu'elle. Plus fort que ses capacités physiques, plus fort que son cerveau qui lui demandait d'arrêter, plus fort que tout, malheureusement.
Mais ça allait être une belle journée car le soleil commençait à faire sa petite ballade dans le ciel. Après quelques minutes de réflexions mais surtout de questions, elle se retira dans son esprit afin de se calmer un peu. Après quelques minutes, elle respira lentement afin de profiter de l'air pur qui se promenait dans son appartement. Elle pensait aux deux numéros qui se trouvaient à côté de là où elle habitait : Leinster Gardens, 23-24, les vitres falsifiées comme si elles étaient sans vie. Elle se retourna, dos à sa barre de pole dance, les mains se joignant tout doucement, la tête en arrière et réfléchit au sujet de sa nouvelle peinture. L'oxymore. La sombre clarté de la lune qui éclaire vos cœurs. Elle devait faire ça. Son sujet ne pouvait qu'être ça. C'était tellement magnifique, tellement philosophique qu'elle en avait presque les larmes aux yeux. Avant toute chose cependant, elle s'en alla faire les choses de sa to-do list du jour. Elle devait passer vers 11h dans une libraire pour acheter un des Stephen King et se prendre un Harlan Coben.


Treize heures et quinze minutes : Astrid avait fait tout ce qu'il fallait de sa matinée et, même si elle s'était dit de passer au cinéma à 15h, elle ne le fera pas, pensant qu'elle perd son temps et, atteinte d'ochlophobie, peur qui se manifeste dans des endroits où il y'a beaucoup de monde, elle allait encore faire une crise de panique et un malaise alors elle voulait à tout prix éviter cela. Et surtout tout ces gens. Vous ne savez jamais ce qui peut vous arriver. Une personne peut essayer de vous tuer, une autre de vous violer. C'était malheureusement comme ça dans la tête d'Astrid : elle avait souvent des pensées noires, horribles même, mélancoliques. La petite sortie qu'elle avait fait à 11h était une victoire pour elle. Elle avait réussi à se calmer un peu, en sortant, voyant tout ce beau monde dehors. Son téléphone vibra, sortant Astrid de ses pensées. C'était un appel de son frère :
« Hello, petit sœur. Je t'appelle vite fait, je n'ai pas vraiment le temps ou plutôt devrais-je dire que je suis trop excité pour te garder au téléphone cinq minutes. Bien, passons aux choses sérieuses. Il y'a quelques temps, grâce à un ami plus âgé que moi, j'ai découvert un bar. Je ne sais plus ou je crois que je ne sais pas le nom du type qui tient ce bar mais on s'en fout, non ? Il y'a beaucoup de mecs dedans alors si tu veux draguer... Non, je n'ai rien dit. Je passerais te prendre, tu habites toujours à Leinster Gardens n'est-ce pas ? A tout de suite, petite sœur. »

C'était drôle, il n'avait même pas laissé sa sœur parler. Enfin, à quoi bon se prendre la tête pour ça ? La seule chose qui dérangeait Astrid c'était qu'il y'avait beaucoup d'hommes. Oh, elle s'en fichait ! Le problème, c'est le nombre qu'il y'avait : beaucoup. Cela signifiait crise de panique, malaise, pleurs en tout genre ! Mais elle ne pouvait y penser plus qu'un bruit de voiture se fit entendre. Elle se dépêcha de prendre son sac à main, une veste et un gilet ainsi que son portable, ses clés et son agenda. Elle éteignit toutes les lumières puis ferma la porte de son appartement à clé et descendit les escaliers lentement afin de prendre du temps pour arriver en bas de l'immeuble. Elle commença à respirer bruyamment et à stresser. Oh, avait-il oublié les phobies qu'elle avait après toutes ces années ? Ou le faisait-il exprès ? Ou involontairement ? Poussant les portes, elle regarda son frère qui l'attendait en chantonnant. Elle s'approcha de la voiture, ouvrit la portière côté passager et grogna :
« C'est parce que tu es mon frère que je viens. Mais aurais-tu oublié la phobie que j'ai après toutes ces années passées ensemble ? Ou le fais-tu exprès ? »
« Quelle phobie ? Allez, petite sœur, tu vas voir, ça va être très amusant ! »
« Will, je ne trouve pas ça amusant, vraiment pas. »

Mais à quoi bon ? Son frère ne l'écoutait plus. Astrid sentit son cœur se serrer de plus en plus lorsque Will roulait de plus en plus vite. Peut-être qu'avec la vitesse, ils avaient seulement prit cinq minutes pour arriver au bar. En fait, Astrid s'était endormie. Elle avait donc perdu la notion du temps. Elle se réveilla au moment même où son frère lui ouvrit la portière, la laissant descendre et le suivre vers le bar. Will lui mit ses deux mains sur ses yeux, Astrid commençant à respirer de plus en plus bruyamment, se sentant presque défaillir. Ce n'est qu'une fois qu'à l'intérieur que Will enleva ses mains, Astrid serrant le bras droit de son grand frère, faisant une crise de panique :
« Will, je... S'il te plaît, il faut que je parte, je... Je défaille, Will. »
Elle fit un tour rapide de l'intérieur du bar et son regard se porta vers un homme. Un homme dont elle connaissait l'apparence. Il avait changé. Non ! Ce n'était pas lui ! Astrid, reprend tes esprits bon sang ! Tu sais bien qu'il t'a oublié, qu'il ne t'écrit plus de lettres depuis des années.
« Will, laisse-moi partir. C'est lui... C'est l'homme... Will, LAISSE-MOI PARTIR ! »

La jeune femme avait poussé un cri, à la surprise de tout le monde qui se retournait pour voir ladite personne de sexe féminin s'étant introduite dans un bar où il n'y avait que des mecs. Astrid regarda l'homme, comme si elle lui disait que ce n'était pas possible et que ce n'était pas lui. Et pourtant, et pourtant ! Son instinct lui disait que si, son cerveau que non, que ça devait être son frère jumeau ou on ne sait qui. Mais, l'homme, avait-il vraiment parler d'un frère jumeau dans ces lettres ? Et, était-ce vraiment l'homme ? Astrid allait le découvrir peu après. Elle poussa violemment la porte du bar pour s'enfuir, courant à en perdre le souffle, se laissant tomber contre un mur dans la rue où se trouvait le bar, se recroquevillant. Elle laissa échapper un soupir, tout en pleurant :
« Papa... »
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Dernière édition par Astrid Lincoln le Sam 30 Mai - 18:53, édité 3 fois
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Noah Voliakov
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MessageSujet: Re: Pas d'ironie dans l'Éden — Noah.   Pas d'ironie dans l'Éden — Noah. EmptyMer 27 Mai - 21:50

Pas d'ironie dans


l'Éden
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Ft. Astrid Lincoln

Je crois que je pouvais affirmer que j'étais fier de mon affaire. Sans vouloir trop m'avancer, elle marchait plutôt bien. Que ce soit au Molotov ou au Circle, il y avait toujours du monde, à n'importe quelle heure. Le Molotov étais ouvert entre 11h30 et 2h du matin. Quant au Circle... et bien il n'était pour ainsi dire jamais fermé, même s'il n'était ouvert qu'à certains privilégiés (choisi par mes soins)  entre 4h et 10h du matin. Le reste du temps, c'était ouvert bien sûr. 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pour assurer un service à plein temps.
Bref, tout cela tournait, j'avais des employés bon et fiables, dont beaucoup (notamment ceux ui travaillait au Circle) étaient devenus des amis. J'étais content de moi, d'être venu dans ce pays pour gérer des bars. Certains me l'avait déconseillé au début, me disant que je ne serais pas apte à faire tourner tout cela. Mais c'était faux. Les preuves étaient là, bien distincte. Mon affaire marchait et me faisait vivre. Il ne fallait rien de plus pour me contenter.

Ayant passé la dernière nuit au Circle, j'avais pris la matinée pour me reposer, et il était dix heures quand mon réveil sonna. Je pris une douche, enfilait des habits, me fit réchauffer vite fait un plat que j'avais préparé la veille. Fin prêt, je sortit de mon appartement. Il se trouvait juste au dessus de mes bars, ce qui me permettait un accès facile et une intervention rapide en cas de problèmes à n'importe quelle heure de la journée. Cela me permettait aussi d'avoir beaucoup d'heures de sommeil, puisque je me préparais rapidement.
Il était environ 10h45 quand j'arrivais dans le Molotov. Totalement vide, les lumières éteintes, il semblait laissé à l'abandon. Ça me faisait toujours étrange de le voir comme ça, alors que plus bas, au Circle, il y avait de l'activité. Je n'entendais pas de voix puisque c'était suffisamment bien isolé, mais je savais qu'il y avait du monde là-bas. J'irais faire un tour bien sûr, un peu plus tard, une fois que j'aurais ouvert le bar. De toute façon, Wallace, mon associé, s'y trouvait, et il savait parfaitement comment se débrouiller avec cet endroit. Et puis, il m'appellerait en cas de soucis.
On me voyait rarement au comptoir du Molotov. Les gens disaient que, en tant que gérant, j'avais tout un tas de paperasse à faire, ou peut-être d'autres bars en ville dont je devais m'occuper. Mais vous le savez, ce n'était pas de ça dont il s'agissait. Je passais bien sûr le plus clair de mon temps au Circle, mon affaire la plus intéressante. Pour mon bar public... j'y allais de temps en temps, surtout pour les habitués en vérité.
En général, je l'ouvrait, j'y restais une heure ou deux, puis je descendait au Circle. C'était, je pense, ce que j'allais faire aujourd'hui. Je remontrais sûrement dans la soirée, et je resterais pour la fermeture. Puis ce serait retour au Circle, pour une durée indéterminée. Je n'avais cependant pas de réservations entre 4h et 10h ce jour-là, donc je risquerais d'aller rejoindre mon lit un peu plus tôt que la nuit précédente.

5 minutes après que je sois arrivé, ce fut le tour de Johanna. C'était une de mes serveuses. Elle travaillait au Molotov de l'ouverture à la fermeture. C'était une des seules dans ce cas. La plupart de mes autres employés travaillaient en alternance au Molotv et au Circle. Certains seulement au Circle et d'autres, comme elle, au Molotov. Elle savait évidemment pour mon bar ''secret'' mais préférait ne pas s'en mêler. Cependant, je lui faisait confiance. De toute façon, mes employés avaient intérêt d'être discrets au sujet du Circle. Parce que sinon, ils pourraient très bien le regretter. J'ai la chance de connaître beaucoup de personnes grâce à mes bars, et beaucoup seraient prêt à m'aider, même sans que je les payent, pour faire taire les bavards, ne serait-ce que pour préserver le lieu.

Johanna et moi nous mettons à préparer le bar. J'allumais ensuite les lumières et différents éclairages. Nous remirent tables et chaises en place, puis j’ouvris enfin les portes. 11H30 très précisément, parfait. Déjà, des habitués attendaient devant, que je saluais quand il rentrèrent, avant de commencer à distribuer les consommations. La journée commençait toujours tout doucement, mais j'osais espérer que le nombre de clients augmenterait au cours de la journée. Nous étions aux alentours de midi, alors les gens devaient être partis manger. Tout était normal donc.

Le début de matinée se déroula sans encombres. Une journée qui commençait bien, en somme. Et une journée qui allait être banale, du moins c'est ce que je pensais. Et j'avais totalement tort.

Il était presque 13h30, et je m'apprêtait à quitter le Molotov pour rejoindre le Circle. Un autre de mes employés, Maxime, venait d'arriver pour me remplacer au comptoir, et je finissais une discussion avec un habitué quand ils entrèrent.
Au début, je n'y fit pas attention. C'était seulement deux personnes qui venaient de rentrer. Mais je ne m'en occupais que quand la fille se mit à crier. Elle me fit tourner la tête non seulement parce que un cri dans un bar, c'est toujours étrange, mais aussi parce que j'avais reconnu la voix. Je restait sans bouger un instant, la détaillant, me demandant si je rêvais. Elle avait changé depuis notre dernière rencontre. Elle n'était qu'un enfant à l'époque. Mais quand elle me fixa, j'eu la confirmation que c'était bien elle. C'était Astrid.

Elle tourna les talons et s'enfuit. Je fut soudain pris de panique, des souvenirs du passé me revenant en mémoire. La collaboration avec son père, les lettres qu'on avait échangées... puis le meurtre qu'elle avait commis. Tuer ses propres parents. J'avais tellement été choqué que j'avais cessé de lui écrire au fur et à mesure. Et puis, j'avais eu d'autres problèmes à côté, j'étais parti pour l'Angleterre... sans lui dire. Est-ce que je l'avais oubliée ? Non, je n'oubliais jamais personne. J'avais volontairement décidé de ne plus reprendre contact avec elle, et je n'avais jamais cherché à la retrouver plus que ça.

« Noah, tout va bien ? »

Je sursautais légèrement et clignais des yeux, avant de tourner la tête. Maxime me regardait, presque inquiet. Je ne pu rien répondre. Un grand blanc avait été fait dans le bar, et tous les clients avaient leurs yeux rivés sur moi.

« Je... Oui, ça va, pardon. C'est juste que ça m'a surpris. Bon, on y retourne ou je finis vos consommations ? »

Plusieurs rires éclatèrent. Bon, les clients étaient de retour à leurs occupation. Johanna s'occupait de servir, mais Maxime me connaissait suffisamment bien pour savoir que quelque chose clochait.

« Hé Noah. T'es sûr que ça va ? C'était qui cette fille, tu la connaissais ? »
« C'est une longue histoire, mais il faut que j'y aille. Vous restez ici et vous vous occupez de tout. Si tu croise Wallace, dis-lui que je revient, ok ? »

Sans attendre de réponse, je sortis du bar à mon tour et m'élançais à la poursuite d'Astrid.  Quelques secondes s'étaient écoulées depuis qu'elle était sortie mais mon instinct me disais que je la retrouverais. Et j'avais vu juste. Elle se trouvait un peu plus loin dans la rue, recroquevillée contre un mur. Je m'approchait doucement d'elle, ne sachant ni que faire ni quoi dire.

« A-Astrid ? C'est bien toi ? »
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Astrid Lincoln
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MessageSujet: Re: Pas d'ironie dans l'Éden — Noah.   Pas d'ironie dans l'Éden — Noah. EmptySam 30 Mai - 18:37



Pas d'ironie dans l'Éden.

ft. Noah Voliakov.

« Un cœur détruit ne va devenir que cendres. » C'était la phrase favorite d'Astrid après sa disparition. Elle se la répétait tous les jours tout en regardant les lettres pour se rappeler cet homme du nom de Noah Voliakov. Elle l'aimait, elle l'admirait. Il était tout pour elle jusqu'à ce jour. Elle était presque détruite, il fallait le dire, et sans doute, s'il revenait, elle n'allait jamais lui pardonner. Ou si, si une partie de son âme était encore en bon état. Elle voulait l'oublier, elle essayait, car la relation qu'ils avaient eu commençait à la blesser psychologiquement. Mais il était peut-être trop tard pour retrouver son père comme elle l'aimait l'appeler quand elle était seule. Les abysses de son âme ne faisaient plus qu'un avec elle et c'était la fin de tout. Ou pas.
Une voix grave, d'homme. C'était lui ; elle l'avait retrouvé.

« A-Astrid ? C'est bien toi ? »

L'esprit est un dédale infernal. Un labyrinthe illisible de portes et de couloirs, de souvenirs épars. Il est si simple de s’y trouver emmuré vivant, de s’y consumer à force de réclusion. L’identité tient à bien peu de choses lorsque personne ne la confirme. Mais l’esprit est également un plateau de jeu où les pions s’avancent à l’abri des regards, un huis clos redoutable et l’échiquier favori d’âmes aux sombres désirs. Pour ces bourreaux-ci la folie n’est pas un dénominateur commun. Certains sont infiniment conscients des actes qu’ils convertissent en signature. D’autres veulent immortaliser leur œuvre, présenter un message intemporel. Les plus insaisissables n’agissent que par curiosité. A chaque visage correspond un profil, un dessein à intérioriser. Si la démence ne les leste pas seules leurs habitudes peuvent les signaler.

Sa bipolarité et sa paranoïa animent son cerveau jusqu’à le rendre vibrant de folie. Son identité s’effrite, elle se teinte de couleurs ne lui appartenant pas, ou presque pas. Bien vite les frontières du réel se font de plus en plus troubles pour Astrid. Son esprit se retourne contre elle ainsi que son imagination, la soumission est proche. Tous pensent qu'elle a été brisée par l’horreur de sa vie. La confusion dont son mental aime régner ressemble aux fils coupés d’une marionnette. Elle est déchirée. Cette blessure à vif nécessite un baume, un refuge où le deuil est possible. Ses doutes semblent encore incertains.
Quelle place tenait-elle sur cet échiquier ?


Elle s'était relevée d'un coup sec, plus par sursaut que de surprise mais elle était bien là, bien présente dans son corps et dans son âme. Elle secoua la tête exactement pareil comme quand elle ne voulait pas accepter la vérité, comme quand ses démons la reprenaient. Elle s'avança vers l'homme qui se tenait devant elle, ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais la referme aussitôt. Elle posa ses mains sur les épaules de Noah et commença à le secouer :

« Espèce d'enfoiré ! Bien sûr que c'est moi ! Tu te rends compte de ce que tu as fait ? Tu te rends compte que ça m'a déchiré de savoir par mon frère que tes lettres tardaient à venir ? Tu te rends compte que tu t'es comporté comme un connard ? Tu te rends compte de toute la souffrance que j'ai eu toutes ces années, à croire que tu étais mort, à croire que je ne comptais plus pour toi ? Tu te rends compte que je me suis fait du mal pour toi, te rends-tu compte à quel point je me suis mutilée, pour toi ? Te rends-tu compte de toute manière, que pendant ce temps, tu n'étais pas humain d'abandonner la correspondance ? Te rends-tu compte de toutes ces cicatrices sur mes bras ? »

Ça avait été un choc de dire tout cela pour elle car à force de garder ces paroles dans un petit coin de sa tête et de n'en parler à personne, elle s'était renfermée au sujet de Noah. Elle enleva sa veste et son gilet, les posant sur son sac à main recroquevillé contre le mur, comme elle l'était quelques instants avant. Puis, d'un geste doux même si elle se sentait en colère, elle remonta les manches de sa chemise pour montrer l'horreur de la scarification. Elle passa ses longs doigts fins sur ses cicatrices et sa peau était encore rouge. Elle montra ensuite son bras droit où, à cet instant précis, une cicatrice se mit à saigner. Astrid précisa qu'elle datait de ce matin.

Astrid n'était qu'une enfant mais les enfants sont tous innocents et de ce fait, elle s’était lentement laissé séduire par cet homme. Il était gentil, attentionné, relativement galant et le fréquenter était vraiment agréable. Et puis il était drôle aussi. Leur première rencontre avait été chaotique, enfin, légèrement. Mais c'était une rencontre banale. Son père l'avait rencontré pour on ne sait quelle raison, Astrid ne la connaissant toujours pas.
Elle avait fini par succomber à son charme et ses attentions, lentement mais sûrement, comme une mouche qui s’englue dans la confiture sans s’apercevoir que ce bonheur sucré n’est autre qu’un piège mortel. Comparaison peu flatteuse mais qui s’avérerait être tellement vraie par la suite.

Ce ne fut que lorsqu'elle fut en prison qu'elle comprit qu'elle l'aimait. Mais elle était jeune ! Ce ne pouvait être que de l'admiration ! De l'admiration pour un homme si sombre, si mystérieux ! Elle ne pouvait pas accepter cela. Noah était plus âgé qu'elle ; les gens allaient la prendre pour une fille cinglée qui n'aime que les hommes plus âgés. Elle n'accepta cela seulement que quelques années plus tard. Par le même temps, elle devint la maîtresse d'un certain Elias Davidovitch. C'était une relation vouée à l'échec dès le départ cependant, de par leur différence d'âge et la bague que portait Elias au doigt. Cela aurait pu se passer de la même façon pour Astrid et Noah : l'anglo-coréenne allemande avait des tensions sexuelles palpables avec ce cher Elias : il était son psychiatre et elle sa patiente. Astrid pensait qu'il le regrettait de l'avoir prise. Mais, ils étaient sexuellement attirés. C'est ce qu'elle pensait. Elle avait des désirs sexuels pour Elias. Mais aussi pour Noah. Oh, elle n'allait pas lui dire. Le pauvre s'enfuirait en courant car, déduisant son âge - après toutes ces années, c'était assez difficile car elle avait un peu perdu la notion du temps - Astrid pensa qu'il avait plus de 40 ans. Et 24 ans - 40 ans, c'est cinglé de sortir avec quelqu'un qui a presque 20 ans de plus que vous. Elle regarda Noah, reprit son souffle et parla après un léger blanc de quelques minutes qui lui avaient parues interminables :

« Tu vois comment je me sens maintenant ? On m'a diagnostiqué paranoïaque le jour de mon anniversaire, à mes 17 ans. Quelle belle surprise n'est-ce pas ? Et 1 an plus tard, ce fut la même chose mais pour bipolarité. Oh, tu vois, en tuant mes parents, j'y ai pris du plaisir. Alors je pourrais prendre du plaisir à te tuer aussi. Ou je pourrais dire que je peux me tuer. C'est quand même plus sexy de se tuer soi-même, n'est-ce pas ? Nous sommes tous des criminels au fond donc à quoi bon faire de notre vie une banalité ? C'est tout de suite plus jouissant de faire quelque chose d'extraordinaire. »

Sur ces paroles, elle sortit un long couteau tranchant de son sac main et le plaça vers son cœur, puis, elle commença à pleurer :
« Vous voyez Mr Voliakov, quand nous ne sommes en vie que par des démons, que par un mental brisé, fragile ou même plus que torturé, il vaut mieux disparaître, n'est-ce pas ? Ou sinon, je peux faire ça aussi. » La jeune femme plaça le couteau au-dessus de son bras gauche « Comme ça, je me viderais de mon sang et je serais enfin au Paradis pour avoir une vie meilleure. » Sur ces mots, elle commença à tracer une longue ligne verticale sur son bras ce qui fait couler le sang. Elle lança le couteau loin à côté d'elle et s'assit, la tête baissée et commença à pleurer de rage, de honte, de dégoût et de tristesse. « Mon ange vient me chercher. Qu'est-ce que tu as fait Noah ? Qu'est-ce que tu as fait ? »

Quelle place tenait-elle sur cet échiquier ? Celle du pauvre cavalier tombant au combat.
C O D E © W H A T S E R N A M E .



Dernière édition par Astrid Lincoln le Mar 2 Juin - 14:21, édité 1 fois
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Noah Voliakov
Noah Voliakov
MessageSujet: Re: Pas d'ironie dans l'Éden — Noah.   Pas d'ironie dans l'Éden — Noah. EmptyDim 31 Mai - 12:58

Pas d'ironie dans


l'Éden
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Ft. Astrid Lincoln

Oui, c'était bien elle, ça ne faisait aucun doute. J'avais posé la question, mais je la reconnaissais bien, malgré le fait qu'elle avait grandit depuis notre dernière rencontre. Elle était si jeune à l'époque... c'était quelques temps avant que je ne parte pour l'Angleterre. J'avais rencontré son père sur une affaire. Nous avions collaborer car il avait besoin de mon aide sur certaines informations à fournir. J'avais fini par rencontrer toute sa petite famille, et notamment sa fille, Astrid. Je ne sais plus de quelle façon cela avait commencé, mais nous avions fini par nous échanger des lettres très régulièrement. Elle n'était bien sûr pas au courant des activités de son père. Je disais que j'étais un de ses collègues, et ça passait tout seul. J'avais bien aimé entretenir cette relation. Je savais que la petite et son père ne s'entendait pas à merveille. Astrid me parlait beaucoup de cela dans ses lettres, et j'y répondait toujours. Du moins, ça, c'était avant.
C'était dans les journaux que j'avais vu l'information. Elle avait tué ses parents. Purement et simplement. J'avais déjà déménagé en Angleterre à l'époque mais je continuais notre échange épistolaire. Je ne leur avais pas dit que j'étais parti, j'envoyais les lettres à des amis qui ensuite les retransmettaient avec un timbre et une adresse russe. De même, ils me les renvoyaient jusqu'en Angleterre, ce qui fait que les lettres mettaient plus de temps à arriver. La jeune fille n'en savait rien. Pourquoi je ne lui avait pas dit ? Pour ne pas l'inquiéter, pour ne pas qu'elle pose trop de questions. C'était pour suivre une femme, mais aussi pour quelques affaires, des choses que je ne pouvaient pas révéler à Astrid.
J'achetais souvent le journal russe. Et je l'avais vue, cette information, elle m'avait sautée aux yeux. Une jeune fille de 14 ans tuant ses propres parents. L'information m'avait été confirmée par mes contacts russes. Il s'agissait bel et bien d'Astrid. J'avais eu peine à croire que cette jeune fille, qui m'avait parue douce et innocente, puisse faire cela.
J'avais arrêté la correspondance pendant tout le temps où elle était emprisonnée. A savoir 1 an, chose qui semblait peu pour l'horrible crime qu'elle avait commis. Je ne vais pas nier que je m'y connaissait en meurtre. Mais je toujours considéré la famille comme sacré. N'ayant connu que ma mère, je sais que je n'aurais jamais pu lui enlever la vie. Astrid m'avait choqué, peut-être même dégoutté à un moment. Je ne comprenais pas. Alors, j'avais stoppé les lettres. De toute façon, il faut savoir que les courriers sont ouverts et lus. Je ne pouvais pas risquer cela, j'avais peur qu'on tente de remonter jusqu'à moi.
Mais même quand elle était sortie, je n'avais pas continué. Je crois qu'au fond de moi je considérais cette histoire comme appartenant au passé. Comme tout ce qui était relié à la Russie. Mon déménagement en Angleterre se voulait être un remise à nouveau. J'avais voulu oublier tout ce qui me reliait à mon pays natal. Astrid y compris, donc.

Elle se releva d'un coup sec, me faisant sursauter. Elle se précipita vers moi avec toute la rage du monde et se mit à me secouer. Je mit mes mains en avant, tentant de la calmer, mais rien n'y fit. Sa colère, sa tristesse aussi, étaient bien trop fortes. Je l'avais oubliée, comment avais-je pu l'oublier ?! Je me sentis soudain honteux, coupable. Je l'avais abandonnée. J'avais abandonné Astrid. Je ne m'étais pas rendu compte jusqu'à maintenant à quel point elle était mal, par ma faute. Je ressentit un énorme pincement au cœur. J'avais agit comme un connard. Elle avait raison sur ce point. Je ne pouvais rien opposer à cet argument. Je restais là, impuissant. J'avais mal de la voir pleurer, mais je ne pouvais plus bouger.
Elle découvrit ses bras et ce que je vit m’horrifia. Des cicatrices, partout. Elle s'était mutilée. Et certaines de ces cicatrices, peut-être beaucoup, j'en étais la seule et unique cause. Parce que j'avais stoppé la correspondance sans plus d'explications, je n'avait jamais donné aucune nouvelle de moi. Pas un mot, rien. Elle avait cru que j'étais mort. Je n'aurait jamais pensé que cela puisse la marquer autant. Je me rendais compte que la correspondance que nous entretenions était devenue en quelque sorte vitale pour elle, et que j'y avais mis fin sans en avoir rien à faire. J'étais un beau salopard.

Elle reprit la parole, et ses mots me firent l'effet d'un poing dans le cœur. Paranoïa, bipolarité. Puis.  elle m'avoua qu'elle avait pris du plaisir à tuer ses parents. Du plaisir. Elle ne me parut plus la même subitement. Ce n'était pas la Astrid que j'avais connu dans mes lettres, cette enfant épanouie que j'avais rencontré en Russie. Non, ce n'était pas elle, c'était impossible. J'essayais de me persuader de ça, et pourtant, je sais bien que c'est à Astrid que je faisais face. Pourquoi elle avait commis ce meurtre ? Je n'avais pas d'explications pour le moment. Ce qui était sûr, c'est qu'elle avait changé du tout au tout.
Je n'avais pas réagi quand elle avait menacé de me tuer. Par réflexe probablement. J'avais toujours une arme sur moi, même si je ne me voyais pas l'utiliser contre Astrid. Non, il n'y avait aucune raison. Et puis, c'était tout à fait justifié de vouloir s'en prendre à moi. C'était de ma faute. Je l'avais fait souffrir, l'avait rendue triste. Et je m'en voulais plus que tout.

Cependant, quand elle sortir son couteau et la plaça au niveau de son cœur, j'eu un mouvement de recul. Non... non ! Elle ne pouvait pas faire ça. Dans ma tête, je voyais déjà le couteau s'enfoncer, Astrid s'effondrer... je ne pourrais pas supporter ces images.

« Astrid... »

Un mot, prononcé faiblement, presque une supplication. Elle releva alors son couteau, le plaçant sur son bras gauche. Je ne comprenais que très bien ce que cela signifiait. Je ne pu la retenir. Le couteau commença à tracer une longue ligne sanguinolente sur son bras, et mon cœur fit un bond dans ma poitrine.

« Arrêtes bordel, arrêtes ! »

J'avais crier en m'approchant d'elle. Elle lança le couteau au loin et se rassit en pleurant. Qu'avais-je fait ? J'étais un monstre, un monstre sans cœur. Ça, je l'avais toujours su. Pourtant, je laissais des gens s'attacher à moi, sans aucun remords. J'étais cruel. J'étais un connard. Seuls ces deux mots pouvaient me décrire pour ce que j'avais fais à Astrid.Je m'accroupis en face d'elle, enlevant mon écharpe pour l'enrouler autour de son bras en sang. Des larmes commencèrent à couler sur mes joues. Je pleurait rarement. Presque jamais même. Mais là, l'émotion était trop forte, le dégoût de moi-même trop puissant pour que je ne puisse les retenir.

« Astrid, je suis désolé, tellement désolé ! Je ne sais pas ce qui m'a pris, tu sais. Je sais que je suis impardonnable, je ne te demandes pas de m'excuser... Je suis probablement la pire des merdes à tes yeux, et je ne me chercherais pas d'excuses mais... oh Astrid, tu m'as tellement manqué ! »

J'avais refoulé ces sentiments trop longtemps. Je ne pouvais pas me cacher. Pas devant elle. Elle ne me croirait peut-être pas mais c'était la vérité. Je pris sa tête entre mes mains, séchant ses larmes. Elle me repousserait peut-être, mais par réflexe, j'avais ressentit le besoin de faire ça.
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Astrid Lincoln
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MessageSujet: Re: Pas d'ironie dans l'Éden — Noah.   Pas d'ironie dans l'Éden — Noah. EmptyDim 31 Mai - 21:19



Pas d'ironie dans l'Éden.

ft. Noah Voliakov.

Elle tremblait comme si son corps faisait un burn-out émotif. Son cerveau était de la lave en ébullition, il allait tout détruire sur son passage. Son mental était détruit, parti ailleurs, voulant se protéger de quelque chose de quelconque. Quoi ? Astrid ne le savait pas. Son corps était en danger ; son âme, idem. Il n'y avait plus rien qui comptait pour la jeune femme sauf Noah. Elle avait les oreilles qui bourdonnaient mais elle put entendre une sorte de supplication que lui balançait ce cher homme qu'elle avait tant aimé et admiré.

« Astrid... »

C'est comme si elle donnait son dernier souffle, comme si elle allait mourir. Noah avait crié « Arrête bordel, arrête ! » avant de s'approcher de la jeune femme torturée et si frêle. Presque coupée dans ses réflexions, elle s'excusa à voix basse comme quand elle le faisait quand elle se faisait engueuler, gamine, pour une connerie qu'elle avait faite. Noah avait prit son écharpe pour en faire un bandage pour le bras en sang d'Astrid. Elle le regarda sans voix lorsqu'elle remarqua qu'il était en train de pleurer. Des larmes, des vraies. De la tristesse, du dégoût pour lui-même avait déduit Asty.

« Astrid, je suis désolé, tellement désolé ! Je ne sais pas ce qui m'a pris, tu sais. Je sais que je suis impardonnable, je ne te demande pas de m'excuser... Je suis probablement la pire des merdes à tes yeux, et je ne me chercherais pas d'excuses mais... oh Astrid, tu m'as tellement manqué ! »

Astrid remit délicatement une mèche de ses cheveux, et, soupirant, regarda l'homme. Elle regarda le couteau qui se trouvait loin mais en même temps tout proche des deux jeunes gens et pensa en un éclair : “ Vas-y Edelweiss, fait-le. Tue-toi, c'est ta chance. Tu te sentiras mieux après, tu seras libérée ! La Mort veut t'accompagner tout au long de ton autre vie, tu dois accepter ça. Oh, tu veux bien arrêter un peu ? Tu as échappé à la gente dame il y'a presque un an, mais tu ne le feras pas aujourd'hui.
Le ciel était d'un joli bleu, il n'y avait que très peu de nuages mais il était facile de deviner à quoi ces nuages correspondaient. A la tristesse. A la tristesse qui enveloppait d'une couche de couleur sombre toute la rue et ses environs. A la tristesse qui enveloppait et protégeait Noah et Astrid. Elle le regarda prendre sa tête entre ses mains et lui sécher les larmes. Elle remarqua de nouveau les larmes de Noah : c'était à présent à elle de réconforter son père.


Astrid se rapprocha un peu plus de Noah et fit balader ses mains sur son torse et sur son dos pour se réapproprier ce corps qu'elle commençait à oublier. Après quelques secondes à réfléchir et à fixer les beaux yeux du cher Monsieur Voliakov, elle lui donna un simple baiser sur ses lèvres et baissa la tête.

« Papa... Mon ange vient me chercher. Qu'est-ce que tu as fait ? Mais qu'est-ce que tu as fait ? J'ai attendu pendant des années, à avoir quelconque message de ta part, à entendre quelconque signe de ta voix je ne sais où mais je n'ai rien eu. J'ai prié, j'ai demandé à Dieu d'être gentil et de te ramener. J'ai demandé à mon ange gardien que tu sois en vie. J'ai demandé à ce qu'il ne t'ait rien arrivé. J'ai demandé à ce que tu ailles bien. Mais rien. Aucune réponse. Je t'ai attendu, dans l'attente, dans la douleur, dans l'incertitude de pouvoir continuer à vivre. Tu comprends ce que ça fait, n'est-ce pas ? De savoir qu'une des personnes la plus chère à tes yeux n'est pas là, à tes côtés. De savoir qu'une personne, t'a peut-être volontairement oublié. Mais je t'aime, je t'aime, je t'admire et je veux rester à tes côtés mais... »

Elle se retourna, commençant à cracher du sang. Elle toussa pendant quelques instants avant d'essayer de se calmer. Elle commença à trembler de plus en plus et chercha des mouchoirs dans son sac à main, gémissant comme si quelqu'un lui plantait un couteau dans le ventre. Elle était en train de faire une hallucination, pensait-elle, mais ce n'en était pas une. Elle commençait à gémir de plus en plus :

« Tu vois, tu vois ce que ça fait la douleur. Tu te rends compte à présent à quel point la douleur intérieure fait mal. Tu te rends compte à présent jusqu'où je peux aller pour toi. Tu te rends compte désormais que je fais ça... Pour toi, mon ange. Je suis désolée, c'est à moi de te le dire. »

Elle se releva, s'avançant rapidement vers le couteau qui était toujours par terre et le prit. Elle revint vers Noah, plaça le couteau vers son ventre et ordonna à l'homme qu'elle avait toujours admiré d'appeler immédiatement les secours. Elle s'excusa auprès de lui pour ce qu'elle allait ensuite faire et commença à rentrer la lame du couteau dans son ventre ce qui la fit crier de douleur et gémir. Astrid crachait du sang et enfonça un peu plus la lame avant de l'enlever d'un coup sec, de crier et de tomber à terre, du sang commençant à se répandre un peu partout. Elle put regarder Noah et ferma doucement les yeux.

Astrid gémit un peu plus, mettant sa main au niveau de sa blessure. Elle gémit, essayant de s'approcher de Noah pour caresser la joue droite de Noah avec sa main droite :

« No... No, Noah ! Hm, No... Aaah ! Aaaah ! Ah ! Hiiii... Noah... ! »

Non, la Mort n'allait pas la prendre aujourd'hui. Elle ne voulait pas alors Astrid allait survivre. Comme au bon vieux temps...
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MessageSujet: Re: Pas d'ironie dans l'Éden — Noah.   Pas d'ironie dans l'Éden — Noah. EmptyVen 5 Juin - 22:05

Pas d'ironie dans


l'Éden
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Ft. Astrid Lincoln

Tout le monde faisait des erreurs. Absolument tout le monde. Personne ne pouvait prétendre n'avoir jamais fait aucun faux pas. Alors, on ne devrait pas s'en vouloir d'en faire, n'est-ce pas ? Mais le sentiment de culpabilité qui me rongeait disait tout à fait le contraire. L'erreur que j'avais commise... était pire que tout. L'abandon... Moi qui détestait cela... J'avais l'air bien idiot, devant Astrid. Je m'étais comporté comme un vrai con et je l'avais peut-être jugée un peut trop vite. Elle avait tué ses parents, et moi, qui avait un sens très aigu de la famille, lui en avait voulut. Sauf que je ne savais pas la raison de tout ça, le background exact de sa famille. Je connaissait son père, pour sûr, et croyez-moi, c'était pas le gars le plus innocent du monde. Mais sa mère... je ne me souvenait pas avoir entendu dire qu'elle avait du sang sur les mains.
Mais tout ça, ça ne changeait rien au fait que j'avais jugé Astrid, beaucoup trop vite. Et si elle était malheureuse, si elle se trouvait devant moi, dans cet état-là à cet instant, c'était pas ma faute. C'était moi qui avait provoqué tout ça. Rien que moi.

J'avais horreur de pleurer, vraiment. C'était pour moi un signe de faiblesse, et je détestais me sentir faible. Je me persuadais chaque jour que je ne l'étais pas, que je n'étais plus un gamin qui pleurait pour rien, à la moindre occasion. Sauf que je n'avais pas pu me retenir. Impossible. Le flot de larmes s'écoulait sur mes joues, et je me sentais plus vulnérable que jamais. Je me détestait, me haïssait même. Cette journée avait pourtant tellement bien commencée, ce début d'après-midi m'avait sembler si prometteur...
J'avais eu tort de croire qu'Astrid ait pu m'oublier, ait pu me ranger dans un coin de son passé comme j'avais tant de facilité à faire. J'aurais cru, même espéré, qu'elle décide que j’appartenais à un autre monde. Je n'avais pas ressentit sa détresse, et je m'en voulait. C'était comme si quelque chose s'écroulait en moi, un mur que j'avais construit brique par brique qui explosait en milles morceaux. J'avais peur, peur de moi-même, de ce que j'étais. De ce que je représentait aux yeux de la jeune fille. Elle devait me détester désormais. Je la comprenais, je ne pouvais que la comprendre. Et mes excuses idiotes pouvaient sembler ridicules. Elles ne servaient à rien, ne parviendraient pas à combler le vide que j'avais causé en Astrid. Et j'étais entièrement responsable.

Elle releva la tête vers moi. Ses yeux étaient rempli de larmes, ce qui me serra la cœur. Comment avais-je pu l'abandonner ? Elle me paraissait si faible à cet instant. Je revoyais la jeune fille innocente que j'avais rencontrée en Russie, qui ne connaissait rien des activités de son père et qui essayait de profiter de la vie un maximum. Elle avait changé... mais pas tant que ça au final.

Je restait figé quand elle déposa un baiser sur mes lèvres. Je ne savais pas ce que cela pouvait signifier et je n'avais pas envie d'y réfléchir, pas maintenant. De plus, elle repris la parole, et ses mots finirent de me briser le cœur. Elle m'avait attendu, et je n'avais rien fait. Un seul mot aurait suffit. Un seul, pour lui dire que j'étais en vie, que j'allais bien, mais que j'avais besoin de reprendre un nouveau départ. Mais je n'avais rien fait. Je lui avais caché mon départ en Angleterre, je lui avais tout caché, jusqu'à ce que j'étais réellement. Elle ne savait pas, bien sûr. Pour elle, j'étais un simple collègue de bureau de son père. Je m'étais toujours refusé à lui dire la vérité, mais cela me brûlait les lèvres et le bout du stylo à chaque fois que je rédigeais mes lettres.

Elle se mit à cracher du sang. L'état dans lequel elle était commençait à sérieusement m'inquiéter. Au cours de ma vie, j'avais vu beaucoup de gens souffrir. Je savais comment fonctionnait le corps humain. Et je voyais bien qu'elle était plus mal que tout. Que peut-être elle avait besoin d'aide, d'une assistance médicale. Peut-être que je devrais appeler quelqu'un, crier à l'aide. Si une personne passait dans cette rue, elle nous remarquerait sans aucun doute. J'allais demander à Astrid si elle avait besoin de soins quand elle se remit à parler. Et puis, elle se leva.
Je regrette de ne pas avoir réagit à ce moment-là. Impuissant, je la regardais se saisir du couteau. J'attendais peut-être qu'elle l'utilise sur moi. Je me serais sûrement défendu, par réflexe, mais je ne lui en aurais pas voulut. Peut-être que même, dans un élan de désespoir, je l'aurais laissée l'enfoncer à travers ma chaire, tentant d'atteindre mes organes vitaux. Mais peu importe, car elle n'utilisa pas le couteau sur moi. Non, elle l'utilisa sur elle. Horrifié, je vis la lame s'enfoncer. Je restais paralysé un instant avant de reprendre mes esprits. Il fallait intervenir, et très vite. Alors qu'elle tombait, je la rattrapait avant de la poser doucement au sol. D'une main, j'exerçais une pression sur sa blessure pour l'empêcher de saigner. De l'autre, je saisis mon téléphone à une vitesse éclair, et composait le numéro des urgences, leur demandant d'intervenir au plus vite. Je savais ce que signifiait ce genre de blessure. Et elle devait être prise en charge tout de suite. Sinon... Je préférais ne pas y penser.

J’eus l'impression d'attendre une éternité avant d'entendre les premiers bruits de sirène. Puis le camion des urgences arriva enfin. Ils embarquèrent Astrid dans la voiture. Je leur demandais de les accompagner, que c'était urgent.

« Vous êtes son père ? »
« Non. Son... tuteur légal »

L'homme hocha la tête et me fit entrer. De toute façon, il n'avait pas le temps de réfléchir, il fallait y aller au plus vite. Nous prîmes donc la direction de l’hôpital. Mon cœur battait la chamade, mais je répondit tout de même à l'ambulancier. Je ne lui détaillait pas tout bien entendu, mais le laissait entendre ce qu'il voulait entendre. Dans le même temps, j'envoyais un message à Maxime, lui expliquant rapidement la situation, et lui demandant de prendre en charge le Molotov pour le moment. J'envoyais la même chose à Wallace pour qu'il s'occupe de Circle. Puis, je penchais la tête vers Astrid.

« Je t'en supplie. Ne me fait pas ça... »
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MessageSujet: Re: Pas d'ironie dans l'Éden — Noah.   Pas d'ironie dans l'Éden — Noah. EmptyVen 12 Juin - 17:58



Pas d'ironie dans l'Éden.

ft. Noah Voliakov.

Se mettre à nue, parler de ce qu’elle éprouvait, parler de ses sentiments à cœur ouvert, n’était pas vraiment dans les attributs de la jeune femme. Depuis son adolescence, elle avait appris à ne rien laisser transparaître sur son visage de poupée de porcelaine. Astrid savait pertinemment que ce genre comportement où l’on affichait clairement ses pensées n’était pas la bienvenue pour certaines personnes, comme par exemple pour les criminels. Alors la brunette, qui s'était teint les cheveux en blond, avait façonné ce masque presque glacial pour se protéger, qu’elle avait amélioré au fil du temps.

Astrid se rendait bien compte de l’image peu fabuleuse qu’elle renvoyait en ce moment. La criminelle qui, si forte et fière, s'était comportée comme une adolescente suicidaire. Car planter un couteau dans une des parties de son corps n'était pas un jeu, vraiment pas. C’était juste qu’elle était si désespérée à ce moment-là et qu'elle ne voulait rien faire à part disparaître. Sauf que la Mort ne voulait pas d'elle aujourd'hui. Et c'était bien dommage. Si au début, Astrid était rentrée dans cette vie mouvementée, c’était parce qu'elle était détruite. En fait, on pouvait même dire que ce n'était pas elle qui avait choisie cette vie.

Maintenant, Astrid était une femme qui n’avait pas forcément eu tout ce qu’elle désirait dans son enfance et elle se rattrapait à présent en achetant des choses parfois extravagantes, bien qu’inutiles. Surtout dans les endroits où sa nouvelle profession l’avait emmené. Aujourd’hui, réinstallée dans une véritable demeure qui lui appartenait, elle dépensait sans compter le fruit de son labeur. Et même si toutes les dépenses des derniers temps n’avaient fait qu’écorcher la somme qu’elle avait su mettre de côté, il n’en n’était pas moins certain qu’elle préférait ne pas avoir des soucis financiers dans le futur. De plus, ses capacités devaient être payées en conséquences, ce qu’elle trouvait cela parfaitement normal. Tout le monde payait pour un certain type de travail, elle-même devait parfois dépenser pour du matériel. Mais cela se manifestait dans ses phases maniaques. Quand on est maniaco-dépressif, on connait bien ce qu'on fait dans chaque phase.

*

Astrid était désormais dans les bras de Noah, inconsciente, ou presque. En fait, son cerveau avait explosé depuis longtemps. Elle voyait la douleur de Noah, elle la vivait. Trou noir ? Plus rien. Si. Bruit de sirènes. Sirènes = Ambulance. Ambulance = Mort ? Non, elle ne voulait pas. Elle le répétait. Elle l'avait répété mainte et mainte fois. Elle avait juste entendu une belle parole de Noah : « Je t'en supplie. Ne me fais pas ça... »


Elle s'était réveillé dans un hôpital. Hôpital. Endroit lugubre. Crises de panique à l'intérieur. Hôpital sans vie. Hôpital monotone. Elle pouvait dire tout ce qu'elle pouvait sur les hôpitaux. Elle aimait peu ces lieux. Mais quand il le fallait, elle était obligée d'y aller.
Son regard s'était posé vers la porte. Une ombre. Un médecin ? Non. Une infirmière ? Trop masculine, comme ombre. C'était Noah, bien évidemment. Noah qui s'était sûrement vu défaillir une petite heure d'il y'a cela. Ou même pendant une heure. Ça devait être à lui, de lui en vouloir. Pour ce qu'elle avait fait, devant ses yeux. Cette fameuse ombre entra. Ou plutôt cette fameuse personne. Et c'était Noah. Pas un médecin ni une infirmière ni qui que ce soit d'autre. Elle regarda le bel homme dans les yeux, éclatant ensuite en sanglots :

« Noah ! Je suis désolée ! C'est de ma faute, tout ce qui est arrivé. Je n'aurais pas dû faire ça. Je me sens si faible, si tu savais à quel point, Noah. Je ne t'en veux pas. Être ami avec une criminelle, comme j'aime le dire, n'est pas facile. Oh, Noah, tu sais à quel point je t'aime. Rien n'est de ta faute, tout est de la mienne. Je n'aurais pas dû te traiter comme une pauvre bête tout à l'heure, je comprends ta désespérance. Comme tu comprends la mienne. Tu as été arrêté dans tes affaires, ton bar, qui va le tenir ? »

Regardant l'homme s'approcher d'elle, le regard curieux car il s'était fait bombarder de paroles quand il était entré et parce qu'elle était en vie, elle monta un peu plus son lit, ayant marre de rester allongée. Elle essaya de ramener ses genoux contre elle, impossible, et elle poussa un cri. Enfin bon, c'était plus un gémissement de douleur. Elle bombarda encore une fois Noah avec des paroles :

« Noah. Je comprends que tu t'en veuilles mais ce n'est pas ta faute. Je suis inutile, vois-tu. Je suis restée en vie, Dieu m'a aidé à le rester. Vois-tu comme il est gentil ! Il m'a dit qu'il avait pensé à toi. Il t'aime beaucoup, Noah. Noah, je t'aime, tu sais. Dans le sens de l'amour parental et de l'amitié. Car oui, vois-tu, tu es mon père. Le vrai n'est plus que cendres dans mon cœur. J'en ai le cœur brisé. Mais grâce à toi, mon ange, je me sens mieux. »

Elle avait parlé en russe mais elle ne s'en était pas rendu compte. Elle continua de parler, sanglotant encore, tremblant, prenant les mains de Noah dans les siennes.

« Ça me fait si mal de te voir souffrir. Ça me fait si mal de te voir dans cet état-là. J'aimerai faire n'importe quoi pour te rendre heureux en ce moment. Mais quoi ? Tu as mon cœur, tu le détient, mon amour. Mon amour... Tu es à moi, Noah. Seulement à moi, Noah. Je t'admire, Noah. Comme au temps de mon enfance. Tu es la personne que je dois respecter le plus, dans ce monde. Je suis en vie, Noah. Je suis là, Noah. Dieu t'a entendu, Noah. Il m'a remis sur pied. J'ai envie que l'on forme un duo. En mode Bonnie & Clyde. Mais en version duo gentil, vois-tu. On pourrait faire des missions à deux. Tu pourrais me donner des bonbons en récompense. Comme au temps de mon enfance. »

Sur ces paroles, elle avait fait plein de bisous sur les joues à Noah et avait caressé ses cheveux, son dos, son torse mainte et mainte fois. Il était à elle. Elle le désirait, elle le voulait. Mais comprendrait-il cela ? Il était plus âgé qu'elle et il ne devait l'aimer qu'en amitié. Tant pis, elle l'adorait quand même. Et malgré tout ce qu'ils avaient enduré ensemble, elle allait se battre. Pour le bien et pour le pire. Pour l'amour de sa vie, pour son père tant aimé et tant élégant. Pour cet homme du nom de Noah Voliakov.
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