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 Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)

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Chloé Martin
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MessageSujet: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyLun 22 Juin - 13:31

Le marché de Camden Town. Lieu hétéroclite et toujours très fréquenté, qu'il s'agisse d'étudiants en mal de sensations fortes, de touristes en quête de souvenirs i-nou-bli-a-bles, ou d'affranchis culturels venus exposer leur différences aux yeux de tous. Les rues étaient toujours bondées, et les passants distraits par tout ce joli spectacle. Bref, l'endroit rêvé pour tout pick-poket qui se respecte. Mais un véritable enfer pour le cleptomane moyen.

Trop d'occasions. Ces deux filles, sans doute étudiantes, en train de glousser devant le numéro de jonglage d'un artiste de rue, leurs sacs négligemment entrouverts. Ce gros asiatique qui mitraille de photos tout ce qui l'entoure sans même s'apercevoir que son portefeuille est sur le point de glisser de la poche arrière de son jeans. Cette mère de famille, qui pose carrément son téléphone sur le rebord d'une fenêtre pour rajuster la casquette de son petit garçon. C'était un véritable appel au vol !

Et nombreux sont ceux qui y répondent...

Là-bas, un jeune adolescent qui effleure à peine ses proies pour prendre leurs biens. Du grand art. Plus loin, un duo, la femme distrait la victime tandis que l'homme récupère le porte-feuille. Une affaire bien huilée. Sans compter tous les attrape-touristes qui embobinent les visiteurs pour leur vendre quatre ou cinq fois le prix des babioles sans intérêt qui finiront au fond d'un carton avant la fin de l'année. Un cocktail de tentations, trop attirant pour y résister.

Je viens toujours en me disant que je vais me contenter de faire quatre courses, mais ça n'est jamais qu'une mauvaise excuse. Pourtant j'y mets de la bonne volonté, je vous assure. J'ai commencé par m'arrêter chez le primeur, je me suis même autorisée à acheter un gâteau au miel fait maison. Je m'en léchais encore les doigts que j'avais déjà au fond de mes poches un briquet, et un porte-clefs en bois, dérobés au passage, sans même réaliser ce que je venais de faire.

Plus je m'avance, plus je vois d'occasions se profiler et être saisies, tout autour de moi. Je finis même par laisser tomber mon sac de courses, laissant courges et laitues derrière moi, pour me fondre dans la foule d'un mouvement souple, devenir invisible dans la multitude, disparaître dans le paysage disparate du marché en ébullition. Une épaule bousculée, un sourire d'excuse, une décapsuleur à l'effigie de la Reine dans ma poche. Je slalome entre les touristes et mon cœur bat plus fort. Un courant électrique crépite dans ma peau tandis que je réussis l'exploit de voler une coque de portable en laissant le téléphone dans le sac de sa propriétaire sans me faire remarquer.

J'avise un homme de belle allure, occupé à faire un numéro de charme à une blondasse. Il tient son porte-feuille à la main, insistant pour lui offrir quelque bricole dans un attrape-touriste standard. Il y a une feuille de papier pliée en deux dans son porte-monnaie en cuir, je crois que c'est une photo. Avant même d'avoir pris la décision de passer à l'acte, je suis déjà en train de m'avancer vers lui, je trébuche de façon calculée et me rattrape à son bras.

- Oh merde ! Désolée, vraiment...


Et je repars aussitôt, la photo pliée en deux dans mes mains. J'y jette un coup d’œil curieux et me fige un bref instant de surprise.

- Et, toi là-bas ! La rouquine !

Oh merde, l'homme m'a repéré et semble bien décidé à récupérer sa photo - ce qui est compréhensible vu son contenu. J'aurais sans doute pu la lui rendre et m'éviter quelques ennuis mais, réflexe de criminelle, je prends la fuite. Je bouscule au passage un asiatique qui m'agonit d'insultes en japonais ou en chinois, j'en sais rien. Je remonte toute la rue, l'homme à la photo sur mes talons. Je me faufile volontairement au milieu d'un groupe de touristes espagnols en donnant quelques coups de coudes bien sentis. Ils s'éparpillent dans mon sillage, ralentissant mon poursuivant.

Je quitte la grande artère pour me réfugier dans les petites rues. Un coup d’œil en arrière m'apprends que Mr Pas-Content me suit toujours, mais de loin. J'accélère et bifurque dans une venelle qui débouche sur une autre rue. Je rabats la capuche de ma veste sur mon crâne, dissimulant mes cheveux roux trop facilement reconnaissables et continue sans ralentir l'allure. Je débouche dans une petite rue, assez éloignée du marché. Je crois que je l'ai semé.

Ah non, je l'entends encore. Quel langage ordurier, il a ! Mais ça me surprends à peine, vu la photo que je viens de lui dérober. Je balaye les lieux à la recherche d'une porte de sortie et je repère un jeune homme d'environ mon âge, qui marche dans la rue. Je me précipite vers lui.

- Prends-moi dans tes bras !


Je l'enlace aussitôt alors qu'il reste figé de surprise.

- Allez, serre-moi comme si j'étais ta copine ! j'insiste, et je finis par sentir ses bras se refermer sur mon dos tandis que Mr J'Assume-Pas-Mes-Photos débarque dans la rue.

Je fais tourner mon vrai-faux-petit-copain pour me retrouver dos à mon poursuivant. Il y a une grande vitrine de magasin juste en face, et je peux voir le reflet de sa silhouette dedans. Je surveille ses vas-et-viens furieux et pousse de petits gloussements pour parfaire notre rôle de couple "fou-fou d'amour".

Mon poursuivant, rumine, jure, tourne en rond puis finit par jeter l'éponge et s'en va en direction du marché. J'attends quelques secondes pour être sûre avant de me détacher du jeune homme. Je regarde dans la direction qu'à prise Mr Pas-Content.

- Il s'est barré...

Je pousse un soupir de soulagement et rabaisse ma capuche, libérant me cheveux en longues cascades sur mes épaules. Je me tourne vers mon sauveur improvisé et sourit :

- Merci, tu m'as sauvé la vie.
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyLun 22 Juin - 19:14



Laisse moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es


Camden Town. C'était quand même un quartier spécial quand on y pensait. Moitié folklore, moitié bourgeois. Attrape-couillons et gros portefeuilles... Deux mondes qui se côtoyaient. Un quartier où je passais inaperçu, même avec mon accent tout droit venu d'Ecosse. Tout comme j'en avais rien à foutre des touristes. Du moment qu'ils me foutaient la paix, on était les meilleurs amis du monde. Si jamais des touristes me demandaient une direction, si je connaissais, je leur répondais. C'est tout. Et à vrai dire, je connaissais plutôt mal la "ville à touristes". Je connaissais les zones où on intervenait, parce que des fois c'était moi qui était derrière le volant. Même si j'avais zoné en ville avant de me poser. Je n'avais pas vraiment visité.

Vous avez vu ma gueule ? Qu'est-ce que j'irais foutre dans un musée ? A part perdre du temps. Ce n'était pas du tout mon truc. A la caserne ou dans la rue ou dans un bar, ouais j'étais dans mon élément. Dans un musée, non, je détonnais trop. Je laissais ça aux touristes, aux collégiens et aux intellos.

Je rentrais d'une garde plutôt calme, pas d'incendie, pas de gros accidents. En bref, tout juste si on était sortis une demi-douzaine de fois. Je n'étais donc ni épuisé ni pleinement en forme. Je n'étais pas très loin de chez moi quand une forme encapuchonnée me fonça dessus.

« Prends-moi dans tes bras ! »

Je restais figé sur place sans comprendre pendant quelques instants, et la jeune femme en profita pour m'enlacer. Puis j'entendis un mec fulminer et je compris, ce qui me donna irrépressiblement envie de me marrer.

« Allez, serre-moi comme si j'étais ta copine ! »

Cette fois je laissais échapper un rire.

« Dis pas ça, où j'te roule un patin. »

Je l'enlaçais quand même et elle nous fit pivoter, pour, j'imagine, pouvoir guetter son pigeonné. Elle jouait plutôt bien son rôle, à glousser comme la petite copine folle de son jules. J'arrivais à rester sérieux malgré mon hilarité grandissante. Elle finit par me lâcher.

« Il s'est barré... »

Elle soupira et enleva sa capuche, révélant une chevelure rousse digne d'une écossaise pur jus. Sauf que vu son accent, elle était clairement pas écossaise.

« Merci, tu m'as sauvé la vie. »

Cette fois je m'autorisais à rire.

« T'as fauché quoi pour le mettre en rogne comme ça ? »

Elle eut l'air un peu alarmée.

« T'inquiètes. La fauche, ça me connait un peu. »

Je haussais les épaules.

« Moi c'est Alfie. » me présentai-je.

J'étais sur qu'il n'y avait que sur mes papiers d'identité qu'on pouvait lire "Alfred". Personne ne m'appelait jamais comme ça. Et tant mieux. Sérieusement. Alfred. ça faisait vraiment cul-pincé.

« Du coup, ça valait le coup ? »
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyMar 23 Juin - 22:50

On reconnaît un cleptomane à ce qu'il court vite. En fait, il advient un moment où prendre la fuite devient un Art. Un art qu'il vaut mieux maîtriser quand on a la mauvaise habitude de laisser traîner ses mains dans les poches des autres. Car à fouiller dans les poches de n'importe qui, on finit par tomber sur des objets... étranges. Et dans un cas comme celui-ci, on ne peut pas prévoir la réaction du propriétaire pigeonné.

Le mien était furieux et semblait follement décidé à me mettre la main dessus. Or, je n'avais pas particulièrement envie de lui expliquer que non, ce n'était pas ma faute si j'avais volé sa photo compromettante parce que je souffrais de cleptomanie, et oui c'était une vraie maladie, et non, ce n'était pas une excuse bidon pour ne pas retourner en prison. Alors je me suis mise à courir. A courir vite.

L'ayant enfin distancé, je sautai sur l'occasion d'utiliser un passant comme "couverture" en l'enjoignant à m'enlacer comme si j'étais sa copine, le temps que mon poursuivant aille fulminer ailleurs.

- Dis pas ça, où j'te roule un patin.

Je lui mis un discret coup dans l'épaule, histoire qu'il ne se croit pas tout permis. Heureusement, il joua son rôle sans fausse note, même si j'avais comme l'impression qu'il se retenait de rire. Mr J'assume-Pas-Mes-Photos finit par s'en aller et je me décrochai de mon vrai-faux-petit-copain, soulagée de m'en être sortie à si bon compte.

Je préparai mentalement une histoire foireuse d'ex trop jaloux et possessif quand le jeune homme me devança, hilare :

- T'as fauché quoi pour le mettre en rogne comme ça ?

Merde ! Comment a-t-il su ? Re-merde, j'ai pas envie de me remettre à courir, j'ai mal aux pieds.

- T'inquiètes. La fauche, ça me connait un peu.

J'ouvris la bouche mais n'ayant rien de particulièrement intelligent à dire, je la refermai, sans m'empêcher de me trouver un peu idiote. Il haussa les épaules comme si ce n'était rien.

- Moi c'est Alfie.
- Chloé.


Voilà. Aussi simple que ça. En même temps, ça paraissait assez logique qu'il soit du "milieu" lui aussi, pour avoir compris aussi vite ma situation.

- Du coup, ça valait le coup ?

J'eus un petit rire.

- Carrément pas.

Je sortis la photo de ma poche et la dépliai. On pouvait voir dessus l'homme qui m'avait poursuivi avec tant d'ardeur, dans une pose qui se voulait aguicheuse, en tenue de soubrette...

- J'ai dans l'idée qu'il n'assume pas entièrement la part de féminité de sa personnalité...

Chacun ses problèmes après tout, mais il fallait avouer que la situation était plutôt comique. En même temps il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. On garde ses secrets inavouables dans un coffre-fort blindé, pas dans son porte-monnaie...

- D'autant plus qu'il était en train de draguer une charmante blonde lorsque je lui ai piqué cette photo de son porte-feuille.

Fallait vraiment être con, parfois.

- On trouve parfois des choses vraiment étranges dans les poches des gens...

Je secouai la tête avant de remettre la photo dans la poche de ma veste. Poches déjà bien encombrées d'objets hétéroclites et inutiles, qui finiraient sans doute aux Objets Trouvés, ou alors dans une poubelle. Je ne vais pas m'encombrer de tout ce que je vole sous l'impulsion du moment, un musée ne suffirait pas pour tout y stocker. Et j'avais quand même un sursaut de mauvaise conscience devant certains objets pouvant avoir une valeur sentimentale ou une certaine utilité (comme des clefs ou un pass d'entrée).

Étrange comme ma conscience pouvait subitement s'éveiller pour une clef volée, et demeurer aux abonnés absents pour tous les grands casses que j'avais pu faire en France...

Enfin bref.

- Ça fait longtemps que t'es dans la fauche, si c'est pas indiscret ? demandai-je.

J'étais curieuse de savoir quel genre de voleur il était, mais ça ne se faisait pas trop de demander ça en premier. Bizarrement, je ne me l'imaginais pas en pick-pocket.
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptySam 27 Juin - 22:00



Laisse moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es


La voleuse s'était présentée à ma suite. Et elle avait ri quand je lui avais demandé si son petit larcin en avait valu le coup.

« Carrément pas. »

Elle me montra son butin - une photo - et je ne pus m'empêcher de partir dans un fou rire. Tu m'étonnes que le gars lui ait couru après comme ça.

« J'ai dans l'idée qu'il n'assume pas entièrement la part de féminité de sa personnalité... »

Je réussis à me calmer. Et j'essuyais des larmes d'hilarité sur mes joues.

« En même temps, il était un peu con... Garder ça sur lui... »

Je réussis à retrouver mon sérieux. La vache. D'accord, il y  a des gens dont le gros trip honteux, c'est de se saper en fille - voire en soubrette. Mais quand même, garder des photos comme ça sur soi... En fait, prendre des photos tout simplement. C'était craignos.

« D'autant plus qu'il était en train de draguer une charmante blonde lorsque je lui ai piqué cette photo de son porte-feuille. »

Je la dévisageai.

« Sérieusement ? »

Je me frappais le front du plat de la main. C'était ce qu'on pouvait appeler une alerte au blaireau. Ce type n'était clairement pas une lumière.

« On trouve parfois des choses vraiment étranges dans les poches des gens... »

Pickpocket donc. Elle pouvait me faire les poches, remarque. Je n'avais que mes clés et mon téléphone. Surtout quand je revenais du boulot. Encore qu'il m'arrivait de ramener mon uniforme parfois pour le laver, ou mes tenues de sport.

« Ça fait longtemps que t'es dans la fauche, si c'est pas indiscret ? »

Je haussais les épaules.

« J'sais pas. Depuis que je suis ado. Mais ... J'me suis rangé. Mon truc c'était plus faucher les bagnoles. Ou piquer ce qu'il y avait à l'intérieur. »

Mais j'étais aussi capable de déverrouiller les portes comme un vrai voleur. Du moment que le verrou était classique.

« ça fait trois ans à peu près que je me suis rangé. Mais t'inquiète. J'suis réglo. Et de toute façon, je ne suis pas en odeur de sainteté auprès des condés »

Je haussais les épaules une nouvelle fois. Même si ici je n'étais pas connu, je préférais éviter les flics. Question de principes.

« T'es nouvelle dans le coin ? Et ça fait longtemps que t'es dans l'métier ? Si mes questions te gavent, n'hésite pas à m'envoyer chier, hein ? Je me vexerais pas. »

Avec les vents que je pouvais me prendre au boulot, j'avais une armure digne d'Iron-Man. Alors me faire rabrouer par une fille, ça ne serait pas la mer à boire.
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyDim 28 Juin - 14:18

Alfie se paya un fou rire magistral en découvrant la photo qui m'avait valu une course-poursuite dans les rues de Camden Town. Et je me joignis à son hilarité. Il m'arrivait certes de trouver des choses très étranges dans les poches des gens, mais ça... c'était une première, même pour moi. Mais franchement, le type l'avait un peu cherché, garder une photo comme celle-ci sur soi... c'était pas vraiment l'idée du siècle, comme le fit remarquer mon collègue de fauche.

Il me dévisagea d'ailleurs d'un air interloqué lorsque je lui parlais du plan drague de Mr J'Assume-Pas-Mes-Photos. A croire qu'il n'y a pas de limites à la connerie humaine.

Je lui demandai s'il était dans le métier depuis longtemps, un peu curieuse de savoir quel genre de vol il pratiquait. Je m'étais moi-même essayée à pas mal de "techniques" après avoir quitté le réseau des services sociaux.

- J'sais pas, dit-il en haussant les épaules. Depuis que je suis ado. Mais ... J'me suis rangé. Mon truc c'était plus faucher les bagnoles. Ou piquer ce qu'il y avait à l'intérieur.

Je hochai la tête. J'avais travaillé un temps avec un groupe de voleurs de voiture de luxe. Mais je ne m'y étais pas attardée, de façon générale, je préférais opérer seule.

- C'est pas évident de quitter ce monde-là.

La remarque était neutre. Ni reproche, ni félicitations. J'aurais pu abandonner le milieu du crime, moi aussi. Mes grands coups en France m'avaient rapporté pas mal de fric, soigneusement gardé sur un compte bancaire secret et sécurisé à l'étranger. J'aurais pu me construire une nouvelle vie, honnête. Mais cela n'aurait pas marché très longtemps. J'aurais fini par voler une broutille, par impulsion. Puis une autre. Et une autre. Et j'aurais fatalement finit par me faire choper. Les flics se seraient alors demandé d'où me venait tout cet argent et il n'en faudrait pas beaucoup plus pour que je retourne en prison, pour un séjour beaucoup plus long cette fois-ci.

Et puis, d'un autre côté, je n'étais pas certaine d'avoir vraiment envie d'une vie honnête. Je volais depuis bien trop longtemps pour pouvoir m'en passer.

- ça fait trois ans à peu près que je me suis rangé. Mais t'inquiète. J'suis réglo. Et de toute façon, je ne suis pas en odeur de sainteté auprès des condés.

J'acquiesçai, le croyant sur parole. Les voleurs se vendaient rarement les uns les autres, sauf s'il y avait une histoire personnelle derrière. Pas dans le genre "code d'honneur des voleurs", ça n'existait que dans les films ces trucs-là. Plutôt comme un genre de solidarité intéressée : les ennemis de mes ennemis sont mes amis, ou plus vraisemblablement des alliés temporaires.

- T'es nouvelle dans le coin ? Et ça fait longtemps que t'es dans l'métier ? Si mes questions te gavent, n'hésite pas à m'envoyer chier, hein ? Je me vexerais pas.

J'eus un petit rire.

- T'inquiètes, tu le sauras vite...

J'étais du genre plutôt impulsive. Et rancunière. J'avais déclenché et participé à quelques bagarres quand j'étais ado. Mon dossier aux services sociaux mentionnait plusieurs cas de violence juvénile. Mais je m'étais un peu calmée en grandissant. J'étais devenue plus... réfléchie et plus patiente dans l'orchestration de mes vengeances personnelles. C'est comme ça qu'était né le "Fossoyeur".

- Je ne suis à Londres que depuis peu. Je viens de France, ce qui doit s'entendre à des kilomètres.

J'avais déjà eu droit à pas mal de remarques sur mon accent.

- Et je vole depuis... toujours, ou presque. Pratiquement d'aussi loin que je me souvienne. Même môme, je piquais de la bouffe dans les placards...

J'eus un haussement d'épaules. C'était ça, ou crever de faim, dans la première famille d'accueil où j'avais échouée après la mort de mes parents. L'habitude était restée, en quelque sorte.

- Et toi, t'es à Londres depuis longtemps ? Qu'est-ce que tu fais, maintenant que tu t'es rangé ?

J'eus un petit sourire.

- Tu vois, moi aussi je peux poser tout plein de questions, plaisantai-je.
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyDim 28 Juin - 23:14



Laisse moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es


Chloé trouvait que ce n'était pas évident de quitter le monde de la fauche. Moi, j'avais eu une motivation supplémentaire par rapport à la plupart des autres. J'avais su que si je continuais et surtout, si je restais à Edimbourg, ça ne pourrait que mal tourner. Dans le genre vraiment mal tourner. Je lui expliquais rapidement la situation. Ou plutôt, je mentionnais le fait d'avoir cessé la fauche depuis un trio d'années, avant de lui poser des questions et de lui dire de m'enoyer chier si mes questions l'emmerdaient. Ce qui la fit rire.

« T'inquiètes, tu le sauras vite... »

Je souris. Pile le genre de réponse comme j'aimais. Le genre à sous-entendre, si tu me saoules, tu risques de pas aimer.

« Je ne suis à Londres que depuis peu. Je viens de France, ce qui doit s'entendre à des kilomètres. »

J'acquiesçais. Maintenant qu'elle le précisait, ouais, son accent était pas du tout londonien. Mais comme je n'étais pas non plus londonien, je m'en foutais un peu, à vrai dire.

« Et je vole depuis... toujours, ou presque. Pratiquement d'aussi loin que je me souvienne. Même môme, je piquais de la bouffe dans les placards... »

Ah ouais quand même. Ça faisait un joli petit pedigree ça.

« Et toi, t'es à Londres depuis longtemps ? Qu'est-ce que tu fais, maintenant que tu t'es rangé ? »

Oh tiens, on retourne mes armes contre moi ! Non, je déconne. Elle sourit.

« Tu vois, moi aussi je peux poser tout plein de questions. »

Je m'esclaffais.

« Ça va, j'ai moins honte, du coup. »

Je lui fis un clin d'oeil. Comme si je pouvais avoir honte de si peu.

« Ça fait un peu plus de trois ans que je vis ici. Dans ce quartier, en prime. Je suis écossais. J'suis né et j'ai grandi à Edimbourg. »

Ce qui rendait cette rencontre fortuite un peu plus drôle à mes yeux. Elle était tombé sur le seul (ou pas) voleur de la rue.

« Je suis pompier. »

Je n'étais pas peu fier, à vrai dire, de ce changement de carrière. Pour une fois dans ma vie, je faisais quelque chose de bien, vraiment. Peut-être que ce serait là ma rédemption. Ou peut-être pas.

« Ça peut faire sourire, mais ça sert vraiment de connaître des combines de voleur dans ce métier. »

Ou du moins, dans certains cas, de réfléchir comme un mec acculé qui entend les flics approcher... J'arrivais à pas trop mal réfléchir quand j'étais en situation de stress. Heureusement.

« Mais c'est plus... chiant... que d'être resté dans la fauche. Je crois qu'un de mes collègue se doute de quelque chose. Ou alors, il aime pas les écossais. »

Je haussais les épaules. Comme je n'aimais pas particulièrement ce gars, ça ne me gênait pas.

« T'as trouvé un job par ici ? ça te dirait de boire un truc ? On devrait pas risquer de tomber sur la soubrette, maintenant. »

Je lui fis un grand sourire, à deux doigts de me marrer parce que j'avais encore l'histoire en tête. Et pour le verre, c'était en tout bien tout honneur. On serait mieux calés dans un café plutôt que planté en pleine rue. J'étais carrément pas en train de lui faire des avances ou autre. Si on devait sympathiser, autant le faire tranquillement assis dans un coin.
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyMar 30 Juin - 21:16

Après avoir assuré à Alfie que, s'il s'approchait de sujets sensibles avec ses questions, il s'en apercevrait très vite, je lui renvoyais en quelque sorte l'ascenseur en l'interrogeant comme il l'avait fait avec moi précédemment.

- Ça va, j'ai moins honte, du coup.

Il me fit un clin d’œil et je lui souris. Plutôt sympa pour un gars rencontré au hasard dans la rue.

- Ça fait un peu plus de trois ans que je vis ici. Dans ce quartier, en prime. Je suis écossais. J'suis né et j'ai grandi à Edimbourg.

Ah, ah, et quelles étaient les chances pour qu'une française et un écossais, tous deux voleurs, se croisent par hasard à Londres ? La vie réserve bien des surprises.

- Je suis pompier.

Je ne pus m'empêcher de hausser les sourcils.

- Wouah. Et comment passe-t-on de voleur à pompier ?

C'était comme d'aller d'un extrême à l'autre : du vilain petit voleur au grand et héroïque pompier. Mais pourquoi après tout ? C'est pas moi qui allait juger son mode de vie, après tout.

- Ça peut faire sourire, mais ça sert vraiment de connaître des combines de voleur dans ce métier.
- Ah oui ? Du genre crocheter une serrure quand on est enfermé dans une pièce en feu ?

Quoique un pompier ne devait pas souvent se retrouver dans ce genre de situations. L'immeuble est déjà en feu quand il entre dedans, et la première chose à penser est de se laisser une voie de sortie dégagée... A moins d'être suicidaire... Ou pyromane, peut-être.

- Mais c'est plus... chiant... que d'être resté dans la fauche. Je crois qu'un de mes collègue se doute de quelque chose. Ou alors, il aime pas les écossais.
- L'adrénaline du crime te manque ?


Chose que je comprenais parfaitement. C'est pour ça que j'étais toujours une voleuse, au lieu de vivre une vie honnête sur les fruits de mes larcins passés.

- T'as trouvé un job par ici ? ça te dirait de boire un truc ? On devrait pas risquer de tomber sur la soubrette, maintenant.

J'éclatai de rire.

- Tant mieux, parce que j'ai pas particulièrement envie de le revoir. Et d'accord pour le verre.

Il était sympa, alors pourquoi pas ? Sans qu'il n'y ait d'idées derrière. Cela nous permettrait de sympathiser, et c'était mieux que de rester planté au beau milieu de la rue.

- Tu connais un endroit où aller ? Je ne suis pas à Londres depuis suffisamment longtemps pour connaître les bonnes adresses.

J'avais bien repéré un bar ou deux dans le quartier, mais Alfie ferait sans conteste un meilleur guide que moi.

- Et ouais, je me suis trouvé un job dans un petit fast-food. Serveuse. C'est pas grand chose, mais ça paye le loyer...

Je haussai les épaules.

Oh, bien sûr, j'aurais pu me payer le loyer d'un appartement bien plus grand que mon studio avec l'argent de mes comptes secrets... qui n'auraient plus été très secrets. Je préférais ne pas utiliser cet argent pour des dépenses ordinaires, histoire de ne pas attirer l'attention. Sans compter que ce job, merdique certes, complétait mon image de petite voleuse sans intérêt aux yeux des flics. Me mettant ainsi à l'abri d'un possible lien entre moi et le "Fossoyeur".

- En plus, j'ai jamais vraiment fait d'études... Et le peu de scolarité que j'ai eu a été... un peu chaotique...

J'eus un petit rire. C'était le cas de le dire. Entre les changements d'établissements, les bagarres et les vols de crayons et de gommes... j'avais plus tellement de temps pour apprendre. La seule matière où je me débrouillais, c'était l'anglais.

Maman parlait souvent en anglais à la maison, du temps où j'avais encore une famille.
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyMer 1 Juil - 21:29



Laisse moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es


Je fis un bref résumé de ma vie de mec bien à Chloé. Ce qui se résumait à dire que j'étais à Londres depuis 3 ans, ce qui voulait dire que j'avais cessé mes sales coups depuis autant de temps et que j'étais devenu pompier. Ce qui sembla la surprendre.

« Wouah. Et comment passe-t-on de voleur à pompier ? »

J'eus un sourire en coin avant de remonter ma manche, dévoilant la cicatrice laissée par le contact de la rampe d'escalier chauffée par l'incendie.

« Appelle ça le Karma. Ou une piqûre de rappel. »

Je haussais les épaules. Ce n'était pas facile à expliquer. Ou plutôt, je n'avais pas envie d'entrer plus dans les détails et devoir expliquer ce qu'il s'état passé cette nuit-là. L'imortant, c'était que je voulais changer, non ? Et me racheter une conscience, autant que je le pouvais. J'ajoutais qu'en prime, mes talents de voleurs pouvaient être utile en tant que pompier.

« Ah oui ? Du genre crocheter une serrure quand on est enfermé dans une pièce en feu ? »
« Plutôt repérer la sortie la plus rapide et la plus sûre. »

J'eus un petit sourire, avant d'ajouter que c'était plus "chiant" que d'être voleur. Plus de contraintes. Et un collègue qui ne me portait pas dans son coeur, mais ça, ça ne m'étonnait pas vraiment. On ne peut pas plaire à tout le monde après tout.

« L'adrénaline du crime te manque ? »
« Parfois. Mais j'aime mon job. J'ai droit à mon quota d'adrénaline. Sauf que tout est légal dans ce qu'on fait. »

Et c'était plutôt pas mal, les gens me voyaient comme un héros. ça me changeait pas mal de ce dont j'avais eu l'habitude. Je lui demandais ensuite si elle s'était trouvé un job et si elle voulait boire un truc, loin de la soubrette. Elle se marra à l'évocation du pigeon.

« Tant mieux, parce que j'ai pas particulièrement envie de le revoir. Et d'accord pour le verre. Tu connais un endroit où aller ? Je ne suis pas à Londres depuis suffisamment longtemps pour connaître les bonnes adresses. »

J'acquiesçais.

« Je connais quelques coins. Du troquet à bobos qui veulent se la jouer cool, au café minable. »

Il y en avait un, un coin à l'ambiance un peu grunge que j'aimais bien.

« Et ouais, je me suis trouvé un job dans un petit fast-food. Serveuse. C'est pas grand chose, mais ça paye le loyer... »

Je hochais la tête. C'est sûr, ça payait le loyer. Mais juste ça. Après, quand on est dans la fauche, on s'en fout un peu.

« En plus, j'ai jamais vraiment fait d'études... Et le peu de scolarité que j'ai eu a été... un peu chaotique... »
« J'ai même pas eu mon bac. »

Étant donné que j'avais passé plus de temps dans la rue qu'en cours, c'était un peu normal.

« Viens, j'vais te montrer mon spot favori. Si t'as pas peur de t'enfoncer dans Camden. »

Forcément, je me doutais qu'elle n'allait pas se défiler. Et puis ce n'était pas non plus dans un coin glauque, même si on était à des années lumières du bistrot à la mode, tout en flashy pour attirer des étudiants avides de dépenser leurs dernières livres. J'entrais et je tins la porte ouverte à Chloé.

« Tu bois quoi ? »

J'attendis sa réponse pour aller commander et je la rejoignis une fois les verres servis.

« J'aime bien venir ici après le boulot, boire une pinte et me poser un peu. Sinon, je file chez moi. Ou si mon chef a pitié de moi, je dois mettre mes plus belles fringues et j'vais diner chez lui avec sa famille. Et ça c'est trop bizarre. »

Les gentils repas de famille c'était pas mon truc.

« Voilà une tranche de vie londonnienne. »
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Chloé Martin
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyVen 3 Juil - 23:10

Lorsque je l'interrogeai sur la façon dont un voleur devenait pompier, Alfie remonta sa manche, dévoilant une cicatrice assez impressionnante, de toute évidence causée par une brûlure importante. Il parla de Karma, de piqûre de rappel mais sans être très précis. Ma curiosité était piquée à vif mais je me retins de le questionner. Il n'avait peut-être pas envie d'en parler, chose que je pouvais comprendre.

(Je n'avais encore avoué à personne ma cleptomanie).

Mais de la façon dont il avait présenté les choses, j'imaginai une blessure assez grave - il avait peut-être failli y passer, qui sait ? - pour qu'il se remette en question et change aussi radicalement de vie. Mais bon, c'était juste une idée que je me faisais. Je pouvais tout aussi bien avoir tout faux.

On parla un peu de son métier, et des avantages à avoir un passé de criminel dans les situations les plus extrêmes auxquelles il pouvait être confronté. Même si pompier n'était pas aussi palpitant que voleur. Je lui demandai alors si l'adrénaline du crime lui manquait.

- Parfois. Mais j'aime mon job. J'ai droit à mon quota d'adrénaline. Sauf que tout est légal dans ce qu'on fait.
- C'est clair, tu ne risques plus de finir en taule.


Avantage non négligeable. La taule, c'est chiant.

Il me proposa d'aller boire un verre, à présent que la soubrette était loin. J'acceptai avec plaisir et le laissai choisir le bar, je ne connaissais pas encore assez bien la ville pour ça. Sur la route, je mentionnais mon récent travail de serveuse. Pas grand chose, certes, mais à peu près tout ce que je pouvais espérer vu mon niveau d'études.

- J'ai même pas eu mon bac.
- Yeah, tope-là mon pote !


J'étais en taule pendant les examens (mon premier séjour). Et même si je m'étais présentée, je ne l'aurais sans doute pas obtenu.

- Aux chiottes les diplômes ! lançai-je sur le ton d'une manifestante engagée.

J'eus un petit rire.

- Viens, j'vais te montrer mon spot favori. Si t'as pas peur de t'enfoncer dans Camden.
- Vas-y, emmène-moi dans les tréfonds de la ville,
plaisantai-je.

Je n'avais pas peur de traîner dans les "mauvais quartiers", même si ce n'était pas tellement mon terrain de chasse favori. J'ai jamais trop eu froid aux yeux, et je sais prendre soin de moi. Il me conduisit dans un bar un peu grunge, plutôt sympa en fin de compte. Il me tient la porte ouverte (Tiens, un gentlemen, ça existe encore cette espèce-là ?)

- Tu bois quoi ?
- Une bière.


Je ne jure que par ça. Alfie alla passer commande tandis que je cherchais une place où nous asseoir. Je croisai au passage un homme d'âge moyen à qui je subtilisai un stylo accroché à sa veste. Ce dernier ne s'aperçut de rien et le stylo finit dans mes poches. Alfie me rejoignit juste après avec nos boissons. Je ne saurais dire s'il m'a calculé ou non, vu que j'ai à peine eu conscience de mon geste.

- J'aime bien venir ici après le boulot, boire une pinte et me poser un peu. Sinon, je file chez moi. Ou si mon chef a pitié de moi, je dois mettre mes plus belles fringues et j'vais diner chez lui avec sa famille. Et ça c'est trop bizarre. Voilà une tranche de vie londonnienne.

Je fronçai les sourcils.

- Sérieux ? Ton patron t'invites à dîner chez lui ? Tu m'étonnes que ça doit faire bizarre.

En même temps, je pense que n'importe quel repas de famille me paraîtrait étrange. Manque de pratique, sans doute.

- C'est pas mon patron qui ferait ça. Et même si c'était le cas, je refuserais, ricanai-je. Je bosse depuis à peine une semaine et je le déteste déjà...

Et j'avais comme l'impression que ça ne tarderait pas à être réciproque. Je bus une gorgée de mon verre.

- Sérieux, il me demande un certificat médical. Pour faire serveuse. Depuis quand il faut une attestation médicale pour servir du poulet-frites ?

Je secouai la tête.

- Du coup, je vais devoir aller pointer chez l'toubib, ou à l'hosto.

J'eus une petite grimace. Je détestais les hôpitaux.

- Au fait, qu'est-ce que tu as fait comme formation pour pouvoir être pompier ?
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyJeu 9 Juil - 21:46



Laisse moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es


Chloé et moi avions quelques points communs, visiblement. La rapine. L'absence de diplôme. Et le fait de ne pas être des londoniens. Ce qui était plutôt cool. Je lui en tapais cinq en riant avant de lui dire de me suivre jusqu'à mon bar. On était loin des endroits tapageurs du centre-ville, mais c'était tant mieux. Je lui tins la porte avant de lui demander ce qu'elle voulait boire. J'allais donc chercher deux bières au comptoir avant de la rejoindre. Je lui dis que j'aimais bien venir en sortant du boulot. C'était l'endroit idéal pour décompresser. Elle fronça les sourcils quand je lui sortis que mon chef m'invitait parfois à déjeuner.

« Sérieux ? Ton patron t'invites à dîner chez lui ? Tu m'étonnes que ça doit faire bizarre. »

Je m'esclaffais.

« J'te le fais pas dire. Il doit se prendre pour mon père. »

Je levais les yeux au ciel. Il devait s'inquiéter de me voir retourner à mes vieilles habitudes qu'il avait devinées dès le départ. Ce type avait un super pouvoir pour détecter ce genre de trucs. Mais au moins, il l'avait gardé pour lui. Tant que ça ne m'empêchait pas de faire mon job.

« C'est pas mon patron qui ferait ça. Et même si c'était le cas, je refuserais. Je bosse depuis à peine une semaine et je le déteste déjà... »

Woh, tant que ça ?

« Sérieux, il me demande un certificat médical. Pour faire serveuse. Depuis quand il faut une attestation médicale pour servir du poulet-frites ? »

Je lui fis un large sourire.

« De peur que tu sois un poulet-garou qui veuille venger ses frères sacrifiés sur l'autel de la boulimie humaine ? »

Son air un peu surpris me fit rire de nouveau.

« Du coup, je vais devoir aller pointer chez l'toubib, ou à l'hosto. »
« Je compatis. Je déteste les hostos. Et je ne suis pas non plus un fan des docteurs. Paradoxal alors que je bosse avec eux en partie, hein ? »

Le mieux que j'arrivais à faire, c'était aller voir Bill à l'hosto. Autant dire que ça ne faisait pas beaucoup. Je ne pouvais que compatir au futur calvaire de Chloé.

« Au fait, qu'est-ce que tu as fait comme formation pour pouvoir être pompier ? »
« Une formation, moitié théorie, moitié pratique. Y a plein de procédures à savoir. Un peu de droit aussi. »

Je fis la grimace.

« Honnêtement, la pratique m'a sauvé... J'suis le genre de mec qui se gênerait pas pour assomer quelqu'un pour lui sauver la vie s'il faisait des siennes. »

Certaines personnes ne nous facilitaient pas la tâche. Sans forcément parler des hystériques. Ce n'était pas tous les jours facile. Mais ça, on le savait quand on signait, ce n'était pas du tout une surprise.

« D'un autre côté, ça m'évite le poulet-frites. »

Je pris une gorgée de mon verre.

« J'ai essayé. J'ai faillis foutre mon chef dans la friteuse dès le premier vendredi. Sérieusement. C'était un vieux con aux allures de pervers. »

Je secouais la tête.

« Mais il m'arrive de devoir cuisiner à midi pour l'équipe... Et ça mine de rien, c'est l'enfer. Sérieusement, je bosse avec des tubes digestifs. Des goinfres. »

Je rigolais doucement.

« Mais je préfère largement faire le repas que récurer les chiotes. »

Celui qui préférait l'inverse devait avoir un grain. Ou être vraiment un très mauvais cuisinier.

« Et si tu tiens pas au poulet-frites, t'as des plans de carrière ? »
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MessageSujet: Re: Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)   Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie) EmptyDim 12 Juil - 21:15

Je mentionnai à Alfie la "lubie" de mon nouveau patron consistant à me demander un certificat médical pour pouvoir servir du poulet-frites dans un fast-food de quartier. Ou comment faire de la paperasse inutile...

- De peur que tu sois un poulet-garou qui veuille venger ses frères sacrifiés sur l'autel de la boulimie humaine ?

... What ? ...

Je clignai trois fois des paupières, le temps que l'information monte au cerveau. Puis j'explosai de rire. C'était sans doute la chose la plus absurde que j'ai jamais entendu.

- T'es complètement ouf ! dis-je en reprenant mon souffle.

Je bus deux ou trois gorgées de ma bière, finissant de retrouver mon calme. Blague mise à part, j'allais devoir pointer à l'hôpital avec toute cette histoire, ce qui ne m'enchantait guère.

- Je compatis. Je déteste les hostos. Et je ne suis pas non plus un fan des docteurs. Paradoxal alors que je bosse avec eux en partie, hein ?
- Je te le fais pas dire, tu es bizarre comme garçon,
dis-je en plaisantant. Gentil... mais bizarre...

Je souris, en jouant distraitement avec une serviette en papier à l'effigie du bar.

- C'est cool.

Les gens normaux sont ennuyants. Comme il mentionnait son travail, je lui demandai s'il avait suivi une formation spécifique. Je suppose qu'on ne passe pas de voleur à pompier en un claquement de doigts.

- Une formation, moitié théorie, moitié pratique. Y a plein de procédures à savoir. Un peu de droit aussi. Honnêtement, la pratique m'a sauvé... J'suis le genre de mec qui se gênerait pas pour assommer quelqu'un pour lui sauver la vie s'il faisait des siennes.
- Ah ouais, cash ! Rappelle-moi de ne pas te mettre en colère,
plaisantai-je.

Je blaguais, bien sûr, mais je pouvais comprendre que ce ne devait pas être facile tous les jours dans sa profession. En fait, ça ne devait pas être facile très souvent...

- D'un autre côté, ça m'évite le poulet-frites.
- Avantage non-négligeable, je sais de quoi je parle.
- J'ai essayé. J'ai failli foutre mon chef dans la friteuse dès le premier vendredi. Sérieusement. C'était un vieux con aux allures de pervers.


Je ris.

- Ah, ah, ce doit être un parent à mon patron !
- Mais il m'arrive de devoir cuisiner à midi pour l'équipe... Et ça mine de rien, c'est l'enfer. Sérieusement, je bosse avec des tubes digestifs. Des goinfres.


Il rigola doucement. Je triturai un coin de ma serviette, petit sourire en coin.

- Les mecs sont tous des morfales de toute façon...
- Mais je préfère largement faire le repas que récurer les chiottes.
- Carrément.


Je fis la moue. Récurer la merde des autres, eurk.

- Et si tu tiens pas au poulet-frites, t'as des plans de carrière ?

Disparaître de la circulation pour aller me la couler douce aux Caraïbes grâce aux fruits de mes grands coups en France. Ou me lancer dans un nouveau gros coup, il y a pas mal de musées à Londres. Et ça fait longtemps que j'ai pas organisé un grand cambriolage... Mais bon, je pouvais difficilement lui sortit ça comme ça.

- Oh non, je fais aussi dans le cheeseburger, tu sais ? blaguais-je.

Je haussai les épaules en repliant ma serviette.

- Non, pas de grands projets dans l'immédiat. Pas vraiment d'idées sur quoi faire de ma vie - légalement, je veux dire. J'ai quitté la France avec l'idée de prendre un nouveau départ, mais en fin de compte, ma vie ici n'est pas si différente de celle que j'avais de l'autre côté de la Manche.

Je crois qu'une part de moi s'était persuadée que changer de pays m'aiderait à mieux gérer les aléas de la cleptomanie, mais bien évidement ce n'était là qu'un rêve à demi-conscient, bien loin de la réalité. En fait, l'anxiété du déménagement, du changement de pays, avait plus aggravé mon addiction qu'autre chose. Il ne s'était pas passé un jour depuis que j'étais à Londres sans que je ne vole quelque chose.

- Les galères nous suivent où qu'on aille, c'est pas nouveau, conclus-je.

J'eus un petit sourire, l'air de dire que ce n'était pas si grave que ça. Je ne voulais pas qu'on s’apitoie sur mon sort.

Une voiture klaxonna bruyamment dans la rue voisine et je jetai un coup d’œil à travers la fenêtre par réflexe, comme nombre de clients. Dans le même mouvement, profitant de la diversion, je glissai la serviette en papier dans mes poches, avec le reste de mon butin du jour.

La voiture avait disparu sans que l'on puisse devenir les raisons du klaxon, mais rien d'anormal dans une grande ville comme Londres.

- Tu viens d’Écosse, c'est ça ? Pourquoi avoir choisi de venir à Londres ?

Je pouvais aisément comprendre le besoin de changer d'air, voire de pays (c'est ce que je venais de faire, après tout), mais les destinations sont nombreuses.
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Laisse-moi vider tes poches, et je te dirais qui tu es (PV Alfie)

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