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 Cinq mètres carrés (Chloé M & Molly H)

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Chloé Martin
Chloé Martin
MessageSujet: Cinq mètres carrés (Chloé M & Molly H)   Cinq mètres carrés (Chloé M & Molly H) EmptySam 27 Juin - 0:01

Je déteste les hôpitaux.

Je veux dire, je n'ai pas vécu d'expériences traumatisantes dans un hôpital ni rien - en fait, hormis deux ou trois passages aux urgences suite à une bagarre, je n'ai jamais mis les pieds dans un hosto - mais j'aime pas ça. L'omniprésence de la maladie, cette chose invisible et impalpable qui vous met K.O. sans que vous n'ayez la possibilité de lui mettre un seul coup de poing. Est-ce qu'on peut faire plus flippant que ça, sérieusement ? Y-a-t-il pire ennemi que celui contre lequel on ne peut ni se battre ni se défendre ?

Je tapais nerveusement de l'ongle sur le comptoir d'accueil tandis que l'infirmière finissait de remplir mon formulaire. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi mon patron avait insisté pour que j'ai ce certificat médical. En quoi le travail de serveuse dans un fast-food nécessite l'avis d'un professionnel médical quant à ma capacité à faire le-dit travail ? Ce n'était pas comme si c'était un métier à hauts risques ou nécessitant une dextérité particulière... Les anglais avaient de ces idées, parfois...

Le pire, c'est que ce parcours du combattant administratif ne servirait pas à grand chose, puisque, tôt ou tard, on me surprendrait en train de voler au travail, et après les avertissements réglementaires, on me demanderait de gentiment rendre mon tablier. Je sais de quoi je parle, je n'ai jamais gardé un boulot plus de quelques mois.

L'infirmière me tendit finalement mon formulaire, dûment signé, tamponné, paraphé et que sais-je encore. Je pliai soigneusement le document avant de le ranger dans mon sac-besace, essayant de ne pas trop penser à tous les objets volés qui se trouvaient déjà à l'intérieur. Je déteste les hôpitaux. Et toute l'attente pour ce foutu formulaire m'a rendue un peu nerveuse. Et un peu frustrée. Et quand je suis comme ça, sur les nerfs, je vole avec encore plus d'impulsion que d'habitude.

Une lime à ongles. Une pince à cheveux. Une pantoufle. Un stylo. Une boîte de trombones. Un élastique.

Tiens, c'est la première fois que je vole une pantoufle.

Je délaisse l'infirmière qui est déjà en train de remplir un autre formulaire et me dirige au plus vite vers l'ascenseur. J'entre dans la cabine en même temps qu'une jeune femme brune en bouse et sans même y penser, ma main glisse dans sa poche et dérobe un petit objet dur et carré. Je ne le reconnais pas au toucher, mais je ne vais pas prendre le risque de le regarder et me faire repérer. L'objet disparait dans ma besace et je n'y pense même plus alors que les portes de l'ascenseur se referment et que la descente commence.

Nous sommes quatre à l'intérieur. Premier arrêt, une infirmière descend, un ado en fauteuil roulant monte. Nous nous tassons pour faire de la place et je me retrouve coincée contre un homme en costume chic à qui je dérobe une carte de visite. Deuxième arrêt, l'ado et l'homme sortent. Les portes se referment, je suis seule avec la brune en blouse.

Il y a un petit soubresaut et l'ascenseur s'immobilise. Mais les portes ne s'ouvrent pas. Oh, ils n'ont même pas d'ascenseurs fonctionnels dans cet hôpital ? Je soupire et presse le bouton d'ouverture des portes.

Rien.

Ce qui veut dire que nous sommes bloquées entre deux étages. J'essaye les boutons des étages voisins au cas où ça ne serait qu'un faux contact, puis à nouveau le bouton d'ouverture des portes. Toujours rien.

- Oh super, je marmonne.

Reste le bouton d'appel d'urgence. Je le presse. Une fois. Deux. Trois fois. Encore et toujours rien. Quelle poisse...

- Bon... On va devoir attendre...

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Localisation : St Barth Hospital
Molly Hooper
Molly Hooper
MessageSujet: Re: Cinq mètres carrés (Chloé M & Molly H)   Cinq mètres carrés (Chloé M & Molly H) EmptyMar 7 Juil - 22:36


La porte du caisson cryogénique se referma dans un léger crissement du joint, qui suivit le bruit des railles du brancard métallique. Molly bloqua le levier et passa deux mains sur ses cheveux retenus en une queue de cheval haute. Seigneur, depuis combien de temps n'avait-elle pas quitté la morgue et les labos de St Barth ? La veille, elle avait retrouvé le calme provisoire de son appartement durant quelques heures, le temps de faire un rapide somme, de se doucher et de se changer. Et comme chaque matin, elle avait débarqué aux aurors, s'attelant au travail rapidement après avoir avalé un café noir sans sucre qui lui arracha une grimace. Son métier lui plaisait, et c'était avec un réel plaisir qu'elle se rendait dans les sous-sols, retrouver le silence de plombs, la faïence blanche et la lumière blafarde des néons des salles d'autopsies, ces lumières identiques à celle des cabines d'essayages de grands magasins qui rendent le teint brillant en fin de journée et les vergetures violettes fluo. Molly ne rechignait donc jamais à travailler – ce serait mentir qu'elle ne cherchait pas également à y noyer sa solitude – mais pour le moment, elle avait besoin d'une pause. Un gargouillement. Son estomac se rappella à 'elle tandis qu'elle ramassait la paire de gants en latex qu'elle avait abandonnée à coté des instruments stériles pour la jeter à la poubelle. D'accord, d'une pause et d'un sandwich. Ou d'un bout de pain, peu importe, quelque chose qui réussirait à caler son estomac jusqu'à la boite de ravolis du soir, qu'elle allait manger assise en tailleur sur son canapé, comme à son habitude. . Molly abandonne les lieux, pour se résoudre à remonter «  à la surface. » L'heure avancée de l'après midi la force à se contenter d'un croissant du self – manque de place – qu'elle précautionneusement enroule dans une serviette avant de retraverser le hall grouillant de monde, se faufilant parmi les internes, les mamans hurlants et les infirmières affolées. N'étant déjà pas à l'aise en face d'un groupe restreint de personnes, elle préféra regagner rapidement ses labos et le calme qu'ils représentent, loin de la cohut des étages. La pathologiste se glissa entre les portes ouvertes de l'ascenseur qui se referma une minute plus tard. La descente s'amorça, lentement. Un cling annonce l'arrivée à un étage et l'ascenseur s'ouvre, libérant une infirmière qui s'éloigne d'un pas pressé, pressant un dossier contre sa poitrine tandis qu'un jeune homme, assit dans un fauteuil roulant entre dans l'habitacle, obligeant la brune à se serrer contre la paroi, la barre de métal s'enfonçant douloureusement dans la cambrure de ses reins, lui faisant souhaiter le prochain étage avec impatience. Enfin. Les portes s'écartent, et il se vide, ne la laissant qu'en compagnie qu'une rouquine peu remarquable, un peu passe partout. Pressée de retrouver son bureau pour profiter d'une pause bien mérité, Molly eut une exclamation dépité lorsque la cabine s'immobilise. Déficience de l'appareil. Elle tend la main vers le bouton d'ouverture des portes mais un doigt à déjà précédé le sien.

«   Merci. »

Molly n'était pas claustrophobe. Mais lorsque le bouton censé libérer les deux jeunes femmes ne marcha pas, elle sentit une bulle d'angoisse poindre, là, juste sous son plexus solaire. Machinalement, elle attrapa la queue de cheval qui lui chatouillait l'épaule et la tortilla entre ses doigts, mal à l'aise. Combien de temps allaient-elles rester confinées ici ? Heureusement, l'ascenseur était utilisé très fréquemment, ce qui forcerait les gens à se rendre compte de quelque chose lorsqu'ils ne verront pas la cabine arriver.

«   Attendre... Je ne peux pas me permettre d'attendre....Pardon. C'était ridicule. »

Oui, c'était ridicule. Une montagne de dossier l'attendait, mais elle ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre justement. A cette instant précis, elle maudit son estomac.  
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Chloé Martin
Chloé Martin
MessageSujet: Re: Cinq mètres carrés (Chloé M & Molly H)   Cinq mètres carrés (Chloé M & Molly H) EmptyJeu 9 Juil - 21:44

Non seulement je devais me payer une visite à l'hôpital pour un stupide formulaire administratif, mais en plus fallait-il que je me retrouve bloquée dans l'ascenseur. Il y a des jours, comme ça, où l'on ferait mieux de rester coucher. Les différents boutons du panneau de contrôle étant parfaitement inefficaces, nous n'avions pas grand chose d'autre à faire que de patienter, ce qui ne semblait pas ravir ma compagne de galère.

- Attendre... Je ne peux pas me permettre d'attendre....Pardon. C'était ridicule.

Je fronçais un sourcil, un brin surprise par sa remarque. Qu'y avait-il de si important pour qu'elle ne puisse se permettre d'attendre ? Un rendez-vous urgent ? Un patient sur le point de mourir (elle était peut-être docteur, vu sa blouse) ? Quoiqu'il en soit, urgence ou pas, patient mourant ou non, elle ne pouvait pas y faire grand chose.

- On n'as pas trop choix...

Elle semblait nerveuse, triturant une mèche de ses cheveux. Du moment qu'elle ne nous fait pas une crise de panique.

- A moins que vous n'ayez un téléphone ? J'ai oublié le mien chez moi en partant...

Je m'en étais aperçue en arrivant à l'hôpital, mais sans m'en affoler. Je n'étais pas tout le temps collée à mon portable comme certaines personnes, en fait je pouvais même passer plusieurs jours sans y toucher, et sans que cela ne me perturbe le moins du monde.

C'est alors que retentit dans notre petite cabine de cinq mètres carrés, ce qui semblait fort être une sonnerie de téléphone... et qui semblait provenir tout droit de mon sac-besace. Je me sentis idiote l'espace d'une seconde - parce que j'étais vraiment persuadée d'avoir laissé mon portable chez moi, que j'avais vérifié deux fois le contenu de mon sac et que j'étais sûre de ne pas avoir mon téléphone avec moi - puis je réalisai que ce n'était pas ma sonnerie. Donc pas mon téléphone. Mais ça venait bien de mon sac.

Je n'avais pourtant pas souvenir d'avoir volé de téléphone aujourd'hui.

Interloquée, j'ouvris ma besace et farfouillai dans l'absurde bazar que je trimballai avec moi. Mettant de côté la boîte de trombones et la pince à cheveux, je finis par dénicher la source du bruit : un petit objet noir, carré et dur. Un bipeur qui sonnait joyeusement dans le creux de mes doigts.

Et, dans un flash, je me revis entrer dans ascenseur, faire les poches de celle qui était devenue de fait ma compagne de cellule et lui dérober le bipeur sans qu'elle ne s'en aperçoive... Oh...

- ... Merde.

Ou comment se faire prendre en flag.

- Je pense que c'est à toi, dis-je en lui lançant l'appareil qui sonnait toujours.

Quel sacré coup de malchance quand même. Quelles étaient les probabilités pour que je me retrouve coincée dans un ascenseur avec la personne à qui je venais justement de voler son bipeur, et que ce dernier se mette justement à sonner, révélant ainsi mon forfait ? Quand je disais que j'aurais mieux fait de rester couchée ce matin...

J'espérais seulement ne pas être tombée sur une moraliste qui me ferait la leçon pendant des heures avant qu'on vienne nous libérer de ce foutu ascenseur.
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