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 Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne]

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Sebastian Moran
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MessageSujet: Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne]   Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne] EmptyMer 29 Avr - 18:57

HAPPY FAMILY REUNION

Disclaimer : Sherlock appartient à Steven Moffat, Mark Gatiss, Conan Doyle et à la BBC. Je ne touche pas d’argent pour mes écrits, écrire c’est pour le plaisir et ça doit le rester.

Résumé : Des fêtes de fin d’année, une réunion de famille, et un invité non-voulu. De quoi troubler Sherlock et Mycroft bien plus qu’ils ne l’auraient jamais admis.

Note de l’auteur : Présence de Holmescest. Dans le genre beaucoup. Mais sans sexe, il faut rester dans la limite du raisonnable, nahmé. Sinon, contrairement à ce que vous pensez, cette réunion de famille ne sera pas « happy ». Je ne vous en dit pas plus, vous verrez bien.

Chapitre 1 : En route pour la maison !

« Sherlock William Scott Holmes, tu vas sortir immédiatement de cette chambre ! gronda Mycroft, de l’autre côté de cette même porte, le visage rouge et incontestablement à bout de patience.
- Ou sinon quoi ? Tu vas le dire à Maman ? »

Mycroft Holmes ferma un instant les yeux, avant de soupirer bruyamment, d’exaspération. Nous étions le 22 Décembre, et, comme tous les ans, il y avait réunion de famille. Et, comme d’habitude, le cadet des Holmes avait décidé que, non, il n’irait pas, et, comme d’habitude, revenait la lourde tâche à Mycroft de le sortir de sa grotte. Si, lorsqu’il était plus jeune, il était facile de le porter jusqu’au salon malgré ses grognements, ça c’était légèrement compliqué depuis que le détective avait déménagé à quelques centaines de kilomètres de la maison familiale. Il devait ruser dorénavant.

Dès qu’il l’avait vu arriver, dans sa grande limousine noire sombre, Sherlock avait abandonné son expérience pour se barricader dans sa chambre. Avec les clés. Il s’était ensuite jeté sur le lit et avait mis la musique à fond, histoire de renforcer son image de gosse rebelle qui n’en a strictement rien à faire de sa famille.

Mycroft claqua son parapluie sur le sol, la colère et l’impatience le gagnant progressivement. Pourquoi ne pouvait-il pas, ne serait-ce qu’une journée, pour une fois, avoir un frère normal ?

« Sherlock, si tu ne sors pas, j’appelle John. Tu sais à quel point il aime être dérangé dans la préparation des fêtes. Spécialement quand il vient pour te sortir.
- Et ? Je peux fuguer par la fenêtre tu sais. Ou sauter, si tu vois ce que je veux dire. »

Le politicien secoua la tête, posa soigneusement son parapluie contre le mur et se dirigea d’un pas décidé vers la cuisine. Sur la table, des tournevis trempaient dans une espèce de liquide rougeâtre peu engageant. Mycroft en attrapa un, renversant un peu de la substance sur le sol, qui commença immédiatement à ronger le carrelage. Il haussa les épaules avant de retourner à la porte de la chambre de Sherlock. Il planta le tournevis dans la serrure, et en quelques secondes, la porte était ouverte.

Sherlock était toujours allongé sur son lit, bras croisé, l’air excessivement ennuyé. Il ne bougea même pas quand Mycroft éteignit la chaîne hi-fi, puis lui retira la couverture, l’envoyant sur un tas d’objets remplissant ce qui fut autrefois un bureau. Un des pieds du meuble avait été remplacé par une pile de livres scientifiques, la quasi-totalité d’entre eux provenant du cadeau d’anniversaire que Mycroft avait offert à son cadet l’année précédente.

« Ne m’obliges pas à te jeter dans les escaliers pour avoir ton entière coopération, petit frère. Sauf si tu veux encore faire la une des journaux. C’était déjà assez embarrassant cette photographie de toi la tête rentrée dans un des tableaux de la galerie nationale.
- M’en fiche. »

Sherlock haussa néanmoins un sourcil en voyant son frère approcher. Le brun savait qu’il n’hésiterait pas à le faire. D’un soupir las et très exagéré, le détective finit par se lever et suivre son frère, non sans traîner des pieds.

La limousine attendait toujours en bas, bloquant totalement la circulation de par sa taille imposante, mais aussi à cause du cortège de policiers l’accompagnant. Sherlock s’engouffra dans le véhicule, ignorant les paparazzis qui lui hurlaient de le regarder, pour la photo. Il s’étala sur la banquette blanche, la salissant au passage. Mycroft lui lança un regard réprobateur en s’installant sur celle d’en face. La voiture démarra, Sherlock figea presque immédiatement son regard sur le paysage, tandis que Mycroft tentait de nettoyer tant bien que mal la saleté qu’avait mis son petit frère sur les sièges blancs tout propres.

« Ca ne va pas durer éternellement tu sais, finit par dire Mycroft. Deux semaines loin de ta caverne ne vont pas te tuer. »

Un unique grognement lui fut lancé comme signe de réponse. La maison familiale était à trois bonnes heures de route, à cheval entre l’Angleterre et le Pays de Galles. D’après eux, Londres était trop dense et étouffante, c’est pourquoi c’était tout le temps les enfants qui bougeaient. Seulement, qui disait Pays de Galles, disait montagnes. Qui disait montagnes, disait pas de wi-fi, ce qui n’arrangeait pas particulièrement Mycroft. En particulier avec sa mère qui avait en horreur les nouvelles technologies. Les deux frères durent trouver des moyens d’occupations plutôt sommaires, pour occuper leur esprit durant le trajet.

Ainsi, après vingt minutes, un bip sonore retentit, suivi d’un juron rageur.

« Tu as touché le cœur. Encore, dit calmement Sherlock, avec un sourire moqueur.
- C’est la voiture qui m’a fait bouger.
- Ou ta mauvaise foi qui refuse d’admettre que tu as perdu. »

Mycroft lui lança un regard sombre, un tout petit peu vexé. Sherlock se contenta de réunir ses mains et de retourner à son poste d’observation, derrière la fenêtre. Il suivait son frère du coin de l’œil depuis un moment, il était nerveux, s’agitant sans cesse. Et il avait perdu à Dr. Maboule. Ca ne lui ressemblait définitivement pas.

« Mycroft.
- Hum ?
- Qu’est-ce que tu ne me dis pas ? »

L’homme en costume se gratta le front, anxieux, confirmant les doutes de Sherlock. Ce dernier se demandait pourquoi il était dans cet état là. Ce n’était qu’une visite de famille. Ennuyeuse et totalement dénuée d’intérêt, certes, mais uniquement une visite.

« Sherlock… Tu te souviens de Barbe Rouge ?
- Ne change pas le sujet.
- On t’a dit qu’il s’était fait écrasé et…
- Mycroft.
- C’est faux. On lui a tiré dessus.
- Quoi ? »

Mycroft souffla, s’apprêtant à annoncer une lourde nouvelle qui allait probablement changer l’ambiance enfantine.

« Stamford. Il sera là. »

Sherlock resta un moment silencieux. Un très long moment. Des dizaines de souvenirs douloureux étaient en train de lui remonter en mémoire.

« Arrête la voiture. » gronda le détective, soudainement très menaçant.


Dernière édition par Sebastian Moran le Ven 29 Mai - 20:11, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne]   Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne] EmptyVen 1 Mai - 23:05

Chapitre 2 : Le troisième frère

« Mycroft, tu sais ce que ça veut dire concession ?
- J’en sais rien Stam’, j’ai pas que ça à faire. Va demander à Papa. »

Stamford serra les poings face à son frère cadet, et tourna les talons, vexé. Mycroft profita enfin d’un peu de silence. Depuis quelques jours déjà, Stamford se rapprochait dangereusement de lui. Certes, c’était son frère, mais il n’était pas comme ça, et il était persuadé que tout ça cachait quelque chose. A peine deux minutes après la sortie de Stamford, Sherlock déboula dans la pièce, en larmes, Red Beard sur les talons, un cocard déjà apparent sur le visage. Il se jeta contre son frère, puis enfouis sa tête contre lui. Le roux, légèrement perturbé, resserra son emprise sur lui.

Il était en train de bouillonner intérieurement. Le fait que Stamford considérait son petit-frère comme la raison à tous ses problèmes, et donc se vengeait dessus, avait tendance à l’énerver profondément, voir à le rendre un peu agressif, c’est vrai. Tout finissait toujours à retomber sur Sherlock, d’une manière ou d’une autre, et surtout depuis que Stamford était entré au lycée. Une chose était sûre en revanche dans la tête de Mycroft. Il allait le payer.

********

« Mycroft, arrête la voiture. »

La voix de Sherlock s’était fait plus tranchante, si on ne le connaissait pas, on aurait même pu dire qu’une pointe de peur était perceptible. Mycroft sentit son cœur se pincer légèrement.

« Tu es assez grand pour te défendre Sherlock. Il ne fera rien. »

En signe de provocation, Sherlock déverrouilla la portière. Mycroft fronça les sourcils, puis secoua la tête, fatigué.

« On est presque arrivé. Comment tu comptes retourner à Londres ?
- Taxi.
- Sherlock…
- Non. »

Mycroft se retrancha dans son siège, puis (discrètement), installa la sécurité enfant. Ce que Sherlock repéra tout de suite bien évidemment, il n’était pas stupide. Quel dommage d’ailleurs, tout aurait été tellement plus simple. L’ainé se cacha derrière un sourire hypocrite puis s’enfonça dans son palais mental, afin de ne plus entendre les soupirs de Sherlock jusqu’à la fin du voyage. Et ça allait être long.

********

Sherlock était en train de jouer dans le jardin, avec Red Beard. Tous les deux étaient à quatre pattes, dans les plantations des parents, en train d’enterrer un trésor composé de quelques pièces de monnaie rouillées. Le chien était concentré, projetant la plupart des mottes de terre sur le jean et le visage de Sherlock, mais le garçon ne s’en souciait pas. Une fois le trou satisfaisant, le pirate posa son trésor puis le recouvrit. Il planta ensuite un bâton où un drapeau de pirate flottait, puis recula, fier de lui.

Il sourit, victorieux, puis entama une petite danse de la victoire, avec le chien aboyant joyeusement après lui. Jusqu’à ce que la porte de la cuisine s’ouvre, laissant sortir Stamford. Sherlock partit immédiatement se réfugier dans le vieux saule pleureur, soudainement effrayé. Son frère ne l’avait jamais aimé, parce qu’il était le favori de Mycroft, et des parents, un des avantages d’être le plus jeune. Et aussi parce qu’ils n’avaient pas la même mère. Si Sherlock et Mycroft étaient frères de sang, Stamford, c’était un peu le rebus de la famille. Sa mère l’avait abandonné, après une liaison avec leur père à eux trois, ne désirant pas d’enfants mais étant fermement opposée à l’avortement. Stamford était un peu le souvenir douloureux qui rappelait à leur père qu’il avait eu une aventure avec une autre femme, et l’adolescent le lui faisait regretter tous les jours.

Stamford s’approcha de l’arbre, lança un regard mauvais à Sherlock, haut perché dans l’arbre, inaccessible. Il prit même la liberté de lui tirer la langue. Grave erreur. Son demi-frère se mit à fixer intensément Red Beard, qui lui grondait dessus, à quelques mètres de là. Il sortit un couteau suisse de sa poche, puis se dirigea à grande enjambées vers le chien, sous le regard paniqué du plus jeune, puis il l’attrapa à l’encolure, l’empêchant de mordre.

« Si tu ne descends pas, je l’égorge devant toi, « choupinou », et ça va prendre longtemps, le temps qu’il arrête de crier d’agonie. T’imagine ? Son sang, qui coule le long de ses poils… »

Sherlock sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Stamford avait légèrement appuyé, et du sang coulait le long des poils roux du chien. Le garçon se jeta presque du haut de l’arbre, se tordant la cheville au passage, face aux cris de détresse de son meilleur ami. Stamford lâcha le chien, qui s’enfuis vers sa niche, la queue entre les pattes. Puis il attrapa Sherlock par le col, et le souleva d’une main.

« Donne-moi une seule bonne raison de ne pas t’écorcher vif, petit con.
- Regarde derrière, dit le plus calmement possible l’enfant, tremblant de tous ses membres à cause de la peur. »

Les parents étaient sur le perron, visiblement en colère. Stamford jeta Sherlock au sol, il prit ensuite le soin de le relever, puis lui envoya son poing dans la figure, le renvoyant au tapis. Il repartit en direction de la maison, sans même un regard pour les parents. Une truffe humide vint soulever la main de Sherlock. Il serra le chien contre lui, alors que les larmes lui montaient aux yeux. Il devait parler à Mycroft. Tout de suite. Il se leva puis, le chien sur les talons, partit rejoindre celui qu’il considérait réellement comme son frère.

********

Les deux frères Holmes finirent par arriver à la maison familiale. Si Mycroft était nerveux, Sherlock boudait ouvertement. Les parents étaient déjà à l’entrée, comme s’ils avaient attendus ici pendant deux heures. Mycroft fut le premier à sortir. Il s’apprêta à faire la bise à sa mère, quand cette dernière se jeta à son cou. L’aîné sentit le regard moqueur de Sherlock sur lui, lui, il était paralysé, ne sachant pas trop quoi faire, en réalité.

« Merci de l’avoir amené, Mikey.
- Mycroft. S’il te plaît, répliqua l’intéressé presque immédiatement.
- Rentre, on va prendre les valises. »

Sherlock se dirigea à son tour vers les parents, le regard sombre, les faisant déjà culpabiliser. Leur mère lança un regard à Mycroft, avant de baisser les yeux sur le sol, anxieuse.

« Il ne vient que dans deux jours, Sherlock. Tu as le temps de te préparer, dit-elle doucement. »

Le cadet grogna quelque chose d’incompréhensible en signe de réponse, puis rentra. Quelques secondes plus tard, une porte claqua à l’étage. Mycroft soupira.

« Pensez à fermer à clé cette nuit. » dit-il simplement, avant de rentrer à son tour. Le politicien monta à l’étage, où sa vieille chambre l’attendait. Elle n’avait pas bougé depuis tout ce temps. Les murs toujours aussi blancs, le lit au centre, et un bureau. Seuls quelques bibelots qu’il n’avait pas pris lors de son déménagement traînaient encore ici et là, témoignant encore du fait qu’il avait jadis vécut ici.

Autre détail qui le marqua tout de suite, ce pull immonde en laine, rayé, avec une tête de renne dessus qu’il était de tradition de porter le 25 Décembre dans la famille. Mycroft espéra avoir perdu assez de poids cette année pour ne pas avoir l’air encore plus ridicule avec.

Quelque chose lui disait que, ce Noël, encore plus que les autres, tout allait aller de travers.
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MessageSujet: Re: Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne]   Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne] EmptyDim 3 Mai - 20:34

Chapitre 3 : M. et Mrs Holmes

Mycroft avait passé une bonne partie de la journée à chercher du wi-fi, dans tout le manoir, sans succès. De sa propre chambre aux toilettes, pas le moindre petit signe de la grande civilisation qu’était Internet. La soirée était déjà bien entamée quand Mary Holmes appela les deux frères pour manger. Le roux descendit les marches qui menaient de l’étage au rez-de-chaussée, en traînant des pieds, droit vers le salon. Sherlock était déjà installé, visiblement plongé dans son palais mental, à en croire son mutisme et son regard vide, posé sur un vieux vase de famille à l’autre bout de la pièce. Mycroft s’assit à ses côtés, sortant son petit frère de sa rêverie. Il lui lança un regard agacé, probablement à cause du bruit monstrueux qu’il venait de faire avec sa chaise. A moins qu’il ne lui en voulait encore, ce qui était tout aussi plausible.

Les parents étaient encore dans la cuisine, occupés à cuire les pâtes. Un silence gêné s’était installé entre les deux frères, que Sherlock brisa après quelques minutes.

« Tu aurais pu me le dire avant. Avant qu’on parte, je veux dire.
- Maman voulait vraiment que tu viennes. Elle croit encore à « l’amour fraternel », figure-toi.
- Il est un peu tard pour ça, non ? »

Mycroft baissa les yeux, gêné. Il reprit, un peu nerveux.

« Sherlock, tu te souviens de ce que je t’ai dit, quand tu étais petit ?
- Bien sûr.
- Ne l’oublie pas. »

Sherlock hocha la tête, juste au moment où Mary et Gary Holmes entraient, un plat impressionnant de spaghettis bolognaises qu’ils étaient obligés de porter à deux. A croire qu’ils étaient tout un régiment.

« J’espère que tu n’es pas encore au régime Mikey, dit la génitrice des deux frères, en posant le plat sur la table, j’ai fait du gâteau au chocolat pour le dessert. Ton préféré. »

Mycroft leva les yeux au ciel, agacé. Il détestait que sa mère lui rappelle son embonpoint, en particulier quand l’intéressé était persuadé d’avoir maigri. Il croisa les bras et fit la moue, un tout petit peu vexé.

« Ce n’est pas de sa faute, ne put s’empêcher Sherlock. A chaque fois, les gâteaux l’appellent. Ou Anthéa le tue s’il ne mange pas ses « petits plats ».
- Sherlock ! gronda Mary, un petit sourire aux lèvres. Tu vas encore le vexer.
- Ce n’est qu’une constatation. »

Mary commença à servir les assiettes, alors que le père des garçons, Gary, une cravate ridicule avec des bonhommes de neige autour du cou, s’installa sur sa chaise, à l’autre bout de la table. Le dîner débuta calmement, quand le père, fatigué du silence et de la tension évidente dans la pièce, décida de converser.

« Alors Mycroft ? Le travail ? Tu as réussis à trouver ta place ?
- Je n’ai qu’une place mineure dans le gouvernement, mais elle me suffit. »

Sherlock pouffa de rire, s’attirant des regards sombres des trois personnes présentes.

« Et toi ? demanda sa mère, à son attention. John s’est remis de ton saut ? Il avait l’air bien secoué la dernière fois que je l’ai vu. Pauvre garçon.
- John va bien. Il a Mary maintenant.
- Et… tu es toujours détective privé ? interrogea son père, soudainement nerveux.
- Consultant. Oui. »

Son père soupira. Ses parents n’avaient toujours pas compris ses choix, et surtout, pourquoi, après l’affaire Moriarty, il continuait de se mettre dans le pétrin et à risquer sa vie. Pour Gary, ce n’était plus qu’une question de quelques années avant qu’ils reçoivent une lettre de Mycroft leur annonçant sa mort.

« Sherlock, déclara Gary d’un ton grave. Ca ne peut plus continuer. Tu n’arrives même pas à subvenir à tes besoins tout seul, si Mycroft n’était pas là…
- Je n’ai aucun problème avec la drogue actuellement, si c’est ce que tu insinues.
- Non ! Non. Je me disais juste, puisque vous êtes tous les deux célibataires et que c’est Mycroft qui paye le loyer, vous pourriez cohabiter. Ca coûterait moins cher. »

Mycroft manqua de s’étouffer avec ses pâtes, dont la sauce avait déjà coloré le contour de sa bouche.

« Hors de question, grogna le politicien. Laissez-le avec John, dans sa grotte, je ne le veux pas dans mes pattes dans mes rares moments de repos.
- Mycroft ! S’exclamèrent les deux parents, en même temps.
- C’est mon appartement, j’ai aussi le droit de choisir avec qui je veux vivre ou non. Sherlock n’en fait pas partie. Tu ne veux pas perdre un autre de tes fils pas vrai Maman ? »

Il était debout, provoquant ses géniteurs du regard. Sherlock fixait intensément son assiette, alors qu’une dispute éclatait autour de lui. Il y eut beaucoup d’insultes, puis Mycroft partit se réfugier dans sa chambre, pour se calmer, alors que le silence retombait enfin sur la pièce.

**********

Sherlock était recroquevillé sous son bureau, en larmes, incapable de s’arrêter. Il n’arrivait pas à encaisser le fait que son meilleur ami était parti, définitivement. Personne ne savait ce qu’il représentait pour lui, personne. « C’est qu’un clebs » avait dit Stamford deux heures plus tôt, avant de disparaître dans la nature Dieu seul sait où, à cause de la police. Ce n’était peut être qu’un chien, mais c’était aussi son seul et unique ami, et il avait l’impression que le monde entier venait de s’effondrer.

Il y eut quelques pas dans la pièce, puis la tête de Mycroft apparut dans l’ouverture du bureau.

« Sherlock… Ecoute-moi. »

Le garçon ne leva pas la tête, se contentant de s’enfoncer un peu plus sous le meuble, se collant au mur. Il refusait de parler de nouveau à un être humain, quel qu’il soit. Il se recroquevilla sur lui-même, tandis que Mycroft, à plat ventre, finit par le rejoindre. Il était plié d’une façon assez étrange, sa taille imposante l’empêchant de trouver une meilleure position.

« Sherlock, je sais que tu es mal.
- Alors fous-moi la paix. »

Le roux soupira. Il fallait se l’avouer, « consoler » n’était pas dans son vocabulaire. Il se gratta nerveusement la joue. Le regard de Sherlock était vide, fixé sur le mur derrière lui, ce qui serra le cœur du grand frère, qui avait peur de le voir encore s’éloigner, lui qui n’était déjà pas sociable de nature. Le cadet finit par lui lancer un regard, agacé qu’il soit toujours là.

« Ecoute Sherlock, tenta une dernière fois Mycroft, tu vis une période difficile, mais tu en vivras d’autres. Ce n’est qu’un sale moment à passer. Ca fait mal au début, puis on guérit, on oublie, c’est comme ça qu’est la vie. Et c’est pour ça que le concept de famille a été inventé. Lorsque plus rien ne va, tu as toujours quelqu’un sur qui tu peux réellement compter, et c’est en trouvant ce quelqu’un que tout finit par… »

Sherlock venait de se jeter dans ses bras, puis il éclata une nouvelle fois en sanglots. Son grand frère serra son emprise sur lui. Ils parlèrent très longtemps ce soir là, et le roux comprit alors qu’il était ce quelqu’un sur qui Sherlock comptait, celui qui devrait le soutenir coûte que coûte, dans tous les problèmes.

**********

Sherlock lâcha son assiette des yeux, écarta sa chaise de la table et se leva, sous les yeux visiblement choqués de ses parents. Il avait pris une décision.

« Où est-ce que tu vas ? demanda sa mère, une pointe de colère toujours présente dans sa voix.
- Parler à Mycroft. »

Et il les laissa là, pour remonter les escaliers et se diriger vers la chambre de son frère.
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MessageSujet: Re: Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne]   Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne] EmptyVen 15 Mai - 20:19

Chapitre 4 : Jeux d’enfants

Une fois arrivé sur le palier de la chambre de Mycroft, Sherlock devint un peu nerveux. Petit, il n’allait dans cette chambre que pour se plaindre, pour pleurer des heures durant dans les bras de l’unique personne qu’il considérait alors comme son égal. Aujourd’hui, il avait l’impression de violer une loi en franchissant de lui-même le pas de la porte. Le sociopathe avait les mains moites et faisaient des vas et viens entre l’escalier et la porte de son frère.

Deux idées contradictoires s’imposaient en lui. La première était que Mycroft était assez grand pour gérer ses problèmes tout seul. La seconde était cette foutue promesse qu’ils s’étaient fait étant petits. Ils l’avaient respectée, tous deux, même lorsque leurs relations étaient au plus bas et que plus rien n’allait convenablement.

Sherlock finit par soupirer, puis tapa doucement à la porte, regrettant déjà son geste. Face au manque de réponse, il ouvrit celle-ci et rentra dans la pièce, avec l’étrange impression de faire une énorme erreur. Mycroft était couché sur son lit, les yeux grands ouverts, fixant le plafond. Son cadet ne bougeait pas de l’entrée, plus que très mal à l’aise. Il ne savait plus du tout quoi dire ou faire.

« Qu’est-ce que tu veux Sherlock ? »

Le sociopathe crut que son cœur allait exploser dans sa poitrine. Mycroft le dévisageait, l’air las, profondément ennuyé.

« Je… Euh… » Il était rouge tomate désormais. « Je suis venu te parler. »

Mycroft haussa un sourcil. La dernière fois que Sherlock avait fait ça, c’était pour lui demander de l’aide pour planifier son suicide. Il attendait que le cadet continue, ce qui n’était visiblement pas près d’arriver vu sa tête.

« C’est Maman qui t’envoie ? Dis lui que je vais très bien et que je n’ai pas besoin de nounou pour me surveiller.
- Non.
- Quoi ?
- Ce n’est pas Maman qui m’envoie.
- Et ? Qu’est-ce que tu fais là alors ? »

Sherlock prit une grande inspiration, choisissant ses mots avec soin.

« Je suis venu te consoler, parce que l’on a une promesse. »

Il baissa les yeux, gêné. Mycroft resta un long moment bouche bée. C’était une grande première ça. Depuis quand s’inquiétait-il pour lui ? Il n’y avait que deux explications possibles dans son esprit. Soit il était (encore) drogué, soit il était sur le point de mourir. Et il était certain que le retour de Stamford y était pour quelque chose.

« Mycroft. Il sait. »

**********

« Quoi ? »

Sherlock dévisagea son frère, fouillant son armoire, jetant ici et là des choses sur le lit. Il le trouvait un peu trop excité aujourd’hui.

« J’ai trouvé un album de famille, de Papa et Maman. Je l’ai caché ici, expliqua le plus vieux. Ca va peut être nous aider à trouver Stamford. »

Sherlock cligna des yeux, crédule. Après toutes ces années, Mycroft se demandait toujours où était l’autre frère, celui dont on ne disait plus le nom, celui qu’on avait effacé des mémoires. Pour l’adolescent, il n’était même plus son frère, il ne l’avait plus été depuis le jour où il avait levé la main sur lui.

« Tu as toujours ton kit de laboratoire j’espère. On va en avoir besoin.
- Mycroft… Qu’est-ce qui te prends ? Stam’ est en prison, c’est très bien comme ça.
- On ne sait pas. On n’a jamais eu la preuve de ça. Si ça se trouve, il est encore dehors. Il est temps qu’il rentre à la maison, tu ne crois pas ?
- Non. »

Mycroft se crispa sur l’album photo, qu’il venait de trouver, sous les paires de chaussettes de Sherlock soigneusement rangées par taille, couleur et forme de fibre. Il lança un regard contrarié à son petit frère, qui se contentait de le regarder, visiblement en colère, ou peut-être juste un peu perplexe. Le roux soupira.

« Tu es trop jeune pour comprendre Sherlock.
- C’est faux. Et tu le sais. Tu es juste trop stupide pour l’admettre. »

Mycroft roula des yeux. Il se leva et s’approcha de Sherlock, et ne se stoppa qu’à deux petits centimètres du visage de son frère. Sherlock grandissait vite. Mycroft avait beau avoir sept années de plus, l’adolescent l’avait déjà presque rattrapé.

« Mon cher petit frère, mêle toi de ce qui te regardes.
- Mon cher grand frère, je m’inquiète pour toi et c’est normal. »

Les lèvres du cadet frôlèrent celles de son aîné, puis il recula, gêné, mais tout de même souriant. Il savait probablement à ce moment là qu’il avait gagné. Mycroft resta un moment immobile, puis secoua la tête.

« Sherlock, je veux juste m’assurer qu’il ne revienne pas.
- Et pourquoi maintenant ? Qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qu’il a pu encore faire pour que tu te réinterresses à son cas ?
- Il sait. »

Sherlock resta silencieux, perplexe, essayant d’analyser ces deux mots. Il ne comprenait définitivement pas. Mycroft poussa un soupir.

« Il y a quelque chose, dans la famille. Très précieux. C’est un diamant, assez imposant. On l’appelle Brise-Tonnerre. Il est unique, et il vaut très cher, on serait probablement plus riches que le Président des Etats-Unis si on le vendait. On se passe sa position de génération en génération.
- Pourquoi on ne l’a pas vendu alors ?
- Des gens seraient prêts à nous tuer juste pour récupérer ce bijou. C’est pour ça que chaque génération, à la mort de la précédente, est libre de cacher le diamant ou bon lui semble. Stamford sait où il est, et il a besoin d’argent.
- Ce n’est qu’un diamant, c’est pas grave. »

Mycroft se mit à rire, nerveusement.

« Ah Sherlock. Quand tu auras une notion précise de ce qu’est l’argent, tu comprendras.
- Tu sais où il est toi ?
- Non, c’est pour ça que j’ai besoin de toi. Et de ton cerveau. On a du travail, dépêches-toi. »

Sherlock soupira et suivit son frère. Dans quoi venait-il encore de s’embarquer ?

********

Mycroft s’était levé, dévisageant son frère. Ca faisait bien longtemps qu’il avait abandonné la recherche de Brise-Tonnerre. Il avait même fini par croire lui-même que ce n’était qu’un mythe.

« Ne sois pas stupide. Si ce diamant existait vraiment, ça ferait bien longtemps qu’on l’aurait trouvé Sherlock.
- Tu l’as dit toi-même, on ne sait pas si Stamford est réellement parti en prison. Et il est libéré, comme ça ? Il ne donne pas signe de vie pendant vingt ans, puis il réapparaît. Avoue que c’est quand même assez louche. S’il rentre, c’est que le diamant est ici, quelque part, peut être même à l’intérieur même de la maison. Il n’agit que par intérêts. »

Mycroft, exaspéré, plongea son visage dans ses mains.

« Sherlock, ce diamant n’existe pas ! Tu crois vraiment que les parents vivraient ici si c’était le cas ? Cette maison tombe en ruines, le diamant aurait pu en reconstruire dix comme celle-là. Sors un peu de tes illusions, ça devient ridicule.
- Fais ce que tu veux, on a deux jours avant qu’il revienne. Et je vais en profiter. »

Sur ce, il ouvrit la porte et se dirigea vers l’escalier, excité à l’idée de la nouvelle aventure qui l’attendrait le lendemain.
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MessageSujet: Re: Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne]   Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne] EmptyVen 22 Mai - 7:13

Chapitre 5 : Brise-Tonnerre

Le lendemain, Sherlock se réveilla à l'aube. Il neigeait aujourd'hui et ça ne l'enchantait guère de sortir par ce temps, mais la curiosité était bien trop forte. Il prit son petit-déjeuner tout seul, puis attrapa son long manteau bleu, l'enfila et sortit, prenant le soin de laisser un « Sorti - SH » sur la table, pour ne pas inquiéter ses idiots de géniteurs qui seraient capable d'appeler Scotland Yard alors qu'il se baladait tranquillement. Il n'avait pas encore totalement digérer le fait qu'ils voulaient qu'il aille habiter chez Mycroft. Cette idée était tellement absurde. Les deux frères s'entreturaient en deux jours maximum. Plutôt mourir que de partager ne serait-ce qu'une heure son espace vital avec celui de son frère. Surtout qu'il était l'opposé l'un de l'autre. Mycroft se levait à cinq heures du matin, Sherlock à dix heures. Enfin... Dix heures quand il mettait son réveil, sinon ça pouvait facilement atteindre les quinze heures. Il ferma doucement la porte et frissonna face à la température glaciale.

Llawendoch était un petit village, à la limite de l'Angletterre et du Pays de Galles, ce qui avait pour conséquence un mélange des deux cultures assez intéressant. Hormis en cas de match de football, qui déchiraient généralement la ville en deux camps, tout était généralement calme. Le manoir de la famille Holmes dominait largement le paysage, de par sa position, en haut d'une grosse butte. Il appartenait à la famille depuis des décennies, mais personne n'avait encore pensé à le rénover, ce qui lui valait une petite réputation de maison hantée.

Il n'y avait pas grand chose d'autre à vrai dire. Une école, une église et une petite épicerie, entourées d'une petite centaine de maisons, construites un peu partout, dans à peu près toutes les positions, jamais deux parallèles, donnant à la ville une certaine originalité. Tout le monde connaissait tout le monde ici et...

« Mais c'est le petit Sherlock Holmes ! »

Sherlock leva les yeux en l'air, en reconnaissant la voix plus que très agaçante de sa professeur de fin d'école maternelle. Elle avait beaucoup vieilli, mais il était toujours resté son préféré, il n'avait, d'ailleurs, jamais compris comment. Le détective s'obligea à sourire alors que la vieille dame le prenait déjà dans ses bras, avant de l'embrasser partout sur le visage, le dégoûtant profondément. Il ne disait rien, parce qu'elle était importante pour le village. Et qu'un scandale serait malvenu dans ce lieu si paisible. Mais il n'en pensait pas moins.

« Ca fait longtemps que je ne t'ai pas vu !
– En effet Mme Kerangal. Une bonne dizaine d'années.
– Je t'ai vu dans les journaux, dit-elle sur un ton un peu colérique. Ils disaient que tu étais mort ! Mais tes parents m'ont dit que tu ne l'étais pas, donc j'ai gardé le secret. Mais June l'a entendu et...
– Merci. Mais j'ai du travail.
– Oh, bien sûr. Un petite amoureuse qui attend au bistrot du coin. Janine en avait un qu'elle cachait au grenier de l'épicerie.
– Non, je ne suis pas...
– Un amoureux peut-être ? Comment il s'appelle déjà ? Le petit blondinet grassouillé qu'on voit toujours avec toi sur les photos. J'ai son nom sur les journaux...
– John Watson. Et non. Nous... Nous ne pas en couple. Il est marié. Où est-ce que vous allez chercher tout ça. Je... »

Elle venait de le serrer de nouveau dans ses bras, en gazouillant. Sherlock devint aussi raide qu'une planche de bois.

« Je suis ravi pour toi Sherlock. Mes amitiés à tes parents. »

Et elle le laissa là, totalement immobile, les yeux dans le vague. Ce n'était pas prévu ça, il aurait dû le déduire. Il rouillait. Sherlock secoua la tête et repris sa route. Il fut stoppé par quelques personnes, dont quelques touristes et paparazzis qui voulaient une photo. Tout cela ne l'avança pas beaucoup dans ses recherches. Fatigué, il finit par entrer dans une église, en voyant la boulangère lui faire de grands signes au loin. Un peu de calme. De quoi lui faire le plus grand bien. Et puis, c'est souvent dans les églises qu'on cache les choses précieuses. Sherlock n'avait jamais rien compris à la religion. C'était tout ce qu'il y avait de plus illogique et irrationnel jamais inventé. Ses parents l'avaient forcé à étudier dessus pourtant. Il s'était fait renvoyer après deux semaines pour avoir blasphémer. Dix fois de suite. Il l'avait fait exprès, pour faire enrager son professeur.

Lorsqu'il entra, la première erreur qu'il fit fut d'attirer l'attention sur lui. Il avait oublié que le dimanche, une majorité de personnes, surtout des vieux, allaient encore prier, et il se trouve que faire tomber la moitié des chandeliers dans un bruit de vaisselle cassée avait comme qui dirait déranger les fidèles. Il y eut un grand silence embarassé, puis le prêtre reprit la prière, laissant le détective vadrouiller dans son établissement, en le surveillant d'un sale oeil, en particulier quand Sherlock plongea sa main dans la toge du Christ, pour vérifier qu'il n'y avait rien à l'intérieur. L'église se vida vingt minutes plus tard, puis le prêtre, légèrement irrité, finit par aborder le sociopathe.

« Puis-je vous aider mon enfant ?
– Non. Sauf si vous voulez parler de vos problèmes homosexuels.
– Quoi ?! Je... Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.
– Je cherche un diamant. Brise-Tonnerre. »

Le prêtre eut un mouvement de recul, soudainement nerveux. Il se mit à se balançer d'une jambe à l'autre, visiblement perturbé. Sherlock fut immédiatement alerté par son malaise. Il avait bien fait d'entrer dans cette église en fin de compte. Il était à deux doigts d'abandonner.

« Quelqu'un est déjà passé le prendre, pas vrai ? »

Le prêtre hocha timidement la tête, puis sembla se détendre.

« Il vous a menacé ? Demanda Sherlock, dont l'âme du détective prenait le dessus. Vous pouvez le décrire ?
– Il a dit que si je parle, il me trouvera et me tuera. Je ne peux pas vous aider M. Holmes, je suis désolé.
– Je comprends. Prenez des vacances, loin d'ici. Allez à Londres et demander à parler à Gregory Lestrade, à Scotland Yard. Il vous mettra sous couverture judiciaire. Dites lui que vous venez de ma part. »

Sherlock tourna les talons, nerveux. Il n'y avait qu'une personne qui connaissait l'emplacement de ce foutu diamant. Stamford Holmes.
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MessageSujet: Re: Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne]   Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne] EmptyVen 29 Mai - 20:09

Chapitre 6 : Prise de conscience

Mycroft se réveilla deux heures après le départ de Sherlock, contorsionné dans son lit devenu bien trop petit pour lui. Il était resté éveillé une bonne partie de la nuit, réfléchissant à ce qu'il se passerait quand Stamford serait de retour, mais aussi aux propos de Sherlock la veille. Il avait beau tenter de se persuader que le diamant n'était qu'une légende sans intérêt, il n'y arrivait pas. Quelque chose dans les propos de son petit frère lui disait qu'il y avait vraiment un problème dans cette ville, et que, effectivement, la cause pouvait être le diamant. Et si c'était le cas, les problèmes ne faisaient que commencer.

Il descendit les escaliers la tête pleine de pensées parasites. Son coeur rata un battement lorsque le Politicien constata l'absence de Sherlock. Sachant qu'il n'était pas dans son environnement, qu'il n'avait pas dormi de la nuit -Mycroft l'avait entendu parler tout seul dans son lit, c'est d'ailleurs ce qui l'avait endormi, lui – il était évident que son petit frère devait être déjà réveillé. Les parents dormaient encore, il suffisait d'écouter les ronflements qui émanaient de leur chambre pour en avoir la confirmation. Le regard du roux fut attiré par un post-it jaune fluo, accroché précipitemment sur une bouteille de jus d'orange à la couleur suspecte. Mycroft lut silencieusement le « Sorti - SH » avant de soupirer. Il avait été chercher des indices sur son saleté de diamant finalement.

Soulagé par le fait qu'il ne courrait probablement aucun danger pour le moment, Mycroft attaqua le petit-déjeuner, qu'il trouvait fade. Et il s'avéra quelques secondes plus tard qu'il n'avait pas faim. Il s'inquiétait malgré lui pour son frère. Comme toujours.

**********

Sherlock attendait, assis sur une chaise devant le bureau du directeur, un joli cocard de couleur violacée sur l'oeil droit. Ses parents avaient été convoqués, et ne devaient certainement plus tarder à arriver maintenant. Qu'est-ce qu'il avait fait ? Oh. Il s'était simplement battu avec un idiot qui lui avait pris son sac « juste pour l'embêter », avait-il dit au directeur, au moment de « s'excuser ». Le seul hic, c'est que Sherlock l'avait frappé pendant presque vingt minutes, les professeurs n'arrivant pas à séparer les deux garçons. Le deuxième était, par ailleurs, à l'hôpital, avec suspicion de nez et côtes cassées. Et le pire, c'était que le jeune Holmes n'avait absolument aucun remord. Pour lui, c'était totalement normal, il l'avait mérité, et c'est tout. Pour sa professeure, c'était les signes de l'influence de Stamford sur lui. Son grand frère avait une réputation dans l'établissement, quand il était petit, celle d'un garçon bagarreur et chercheur de noises à toute personne qui tentait de l'empêcher de faire quelque chose. Cela incluait les élèves et les professeurs. Mme Kerangal avait peur de voir Sherlock, pour qui elle avait énormément d'affection du fait de ses capacités mentales, devenir comme son grand frère, une brute sans coeur.

Ce ne fut pas juste les parents, mais la famille Holmes au complet qui débarqua dans le hall d'entrée. Mycroft et Stamford étaient là. Logique, puisqu'ils venaient simplement de terminer les cours, et donc les parents les avaient amenés avec eux. Le directeur de l'école vint serrer la main des parents, puis les invita à entrer dans le bureau, laissant les trois frères à l'extérieur. Stamford, musique à fond dans les oreilles, s'étala immédiatement sur les chaises, donnant « accidentellement » un coup de pied à Sherlock en passant. Mycroft se contentait de fixer Sherlock d'un air sévère, de toute sa hauteur. Le cadet n'osait même plus lever les yeux, il savait parfaitement qu'il l'avait déçu, pas besoin d'en rajouter. L'adolescent s'accroupit près de son petit frère, l'obligeant à le regarder tout de même, en lui soulevant le menton.

« Sherlock... Qu'est-ce que tu as fait ? »

Le garçon ne répondit pas. Il détourna immédiatement le regard.

« Sherlock, insista Mycroft, d'un ton ferme.
- J'ai rien fait, finit par confier Sherlock, c'est lui qui m'a provoqué.
- Et donc tu l'as frappé.
- Oui. »

Mycroft soupira, puis s'assis sur la chaise qui séparait Stamford de Sherlock. Il effleura son cocard du bout des doigts, ce qui eut pour réaction immédiate le départ du brun, qui sortit dans la cour de récréation. Stamford, qui n'avait pas raté une miette de la scène, sourit hypocritement à Mycroft. Il retira un écouteur, un peu trop jovial au goût du roux.

« Oooooooh. Le fifils chéri boude ?
- Ferme-la Stam'.
- Il s'éloigne ces temps-ci, non ? C'est qu'il devient rebelle en grandissant. »

Le roux se crispa sur sa chaise, puis se leva, sans un regard pour son grand frère. Il partit rejoindre Sherlock dans la cour. Le cadet sembla choqué de le voir, et cacha tout de suite quelque chose derrière son dos. Le roux lui lança un réprobateur, et le brun bouclé sortit honteusement une cigarette qu'il cachait depuis quelques secondes, avec un regard noir.

« Sherlock... Lâche ça, tu es trop jeune pour fumer.
- M'en fiche. Ca te regarde pas.
- Bien sûr que si enfin. Je suis ton frère, c'est mon rôle de m'inquiéter pour toi. Arrête de faire ta tête de mule et obéis. »

Le garçon jeta l'objet au sol et l'écrasa sous sa semelle, au moment même où la porte s'ouvrait, laissant apparaître le directeur.

« Tu peux venir Sherlock ?

Le brun lança un regard inquiet à son grand frère, qui lui souffla un « Courage » alors que tous trois rentraient dans l'établissement.

**********

Sherlock déboula dans le salon, une pile de papiers dans les bras, qu'il étala sur la table de la cuisine. Mycroft, encore à moitié réveillé, une tasse de thé dans la main, lui lança un regard surpris. Ce n'était pas dans son habitude de travailler dans un lieu « public ». Le détective ne sembla prendre conscience de sa présence qu'après quelques secondes, mais il ne s'en soucia pas d'avantage.

« Sherlock, qu'est-ce que tu fais ?
- Travail.
- Tu es encore sur le diamant ?
- Il a disparu.
- Quoi ?! »

Le détective fit un geste de la main, pour lui signifier qu'il n'avait pas le temps d'expliquer. Il était déjà concentré sur un plan de la ville, et notait les possibles endroits où Brise-Tonnerre pouvait être, puisque, pour lui, il était évident qu'il était encore dans la ville, vu la quantité de neige qui tombait actuellement. Personne ne pouvait quitter le village pour le moment, et c'était très bien comme ça. La situation était tout à l'avantage de Sherlock. Il avait quelques heures pour trouver le coupable, et récupérer le « joyeau de la famille ». Etonnamment, il commençait à apprécier cette affaire, il l'appréciera vraiment quand il aura le diamant dans les mains. Mycroft attrapa un des plans, perplexe.

« Tu as une idée de qui a fait ça ? Demanda le Politicien, cherchant lui aussi un coupable pour le coup.
- Stamford.
- Sherlock... Tout ne peut pas être de la faute de Stamford. Il n'est même pas en ville, il n'arrive que demain.
- Je fais ça plus souvent que toi, Mycroft. Fais moi un peu confiance, je sais que j'ai raison. Et je suis sûr que tu le sais aussi, si tu es aussi intelligent que tu le prétends. »

Le politicien roula des yeux derrière lui.

« Qu'est-ce que je peux faire pour aider ? » finit-il par demander.
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MessageSujet: Re: Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne]   Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne] EmptyJeu 11 Juin - 21:58

Chapitre 7 : Deux cuillères à soupe de sucre blanc

L'horloge du salon sonna minuit. Les deux frères étaient toujours au travail, répertoriant tous les lieux, étages, égouts de la ville. Les parents avaient décidé de les laisser tranquilles,ils étaient partis à une soirée, pour une oeuvre de charité, à la mairie. Sherlock essayait de mémoriser tous les plans, afin de retrouver plus facilement les routes quand il serait à l'extérieur. Actuellement, Mycroft et lui éliminaient les lieux impossibles où Brise-Tonnerre pouvait se trouver, puisqu'ils étaient des lieux publics assez fréquentés, et que tout criminel sait qu'il est difficile d'accéder à quelque chose quand il y a du monde.

« Il y en a trop, ça prendrait des semaines pour tout visiter ! Se plaignit une énième fois Mycroft, qui commençait clairement à en avoir marre de jouer les détectives.
- Tu dis ça parce que tu vas devoir courir. On peut fouiller facilement dix à quinze lieux en une journée, si on couvre chacun une partie de la ville. En deux jours, c'est fini.
- Sauf que Stamford arrive demain, et qu'il va probablement découvrir ce que l'on est en train de faire. - Et si c'est lui le coupable, il ne lui faudra pas longtemps pour prendre la poudre d'escampette avec le diamant.
- Pas faux. On va devoir monter à trente lieux par jour. »

Mycroft soupira. Il n'avait pas envie de sortir, et encore moins de courir après un stupide diamant mythologique qui, de plus, allait les pousser tous deux à parler aux gens, exercice dans lequel Mycroft n'était pas forcément doué. Chez les Holmes, la sociopathie se transmet de génération en génération. Le politicien se leva et baîlla, à s'en décrocher la machoîre.

« Je vais me coucher moi. Fais ce que tu veux. Ne reste pas trop tard, garde ta mauvaise humeur pour demain, tu as tout mon soutien petit frère. »

Sherlock lui offrit un sourire de coin, vaguement amusé par l'encouragement à combattre Stamford. Si le détective et son grand frère ne se sautait pas au cou après dix secondes, ce serait déjà un exploit, c'est certain. Le sociopathe resta encore une heure à travailler sur les plans, puis gagna à son tour son lit. Demain serait un grand jour.

*********

Stamford, Mycroft et Sherlock étaient en vacances à la plage. Enfin « vacances », c'était vite dit. Sherlock jetait du sable un peu partout sur les serviettes, avec Red Beard aboyant joyeusement à sa suite. Il allait même jusqu'à se baigner avec son chien, ce qui attendrissait Mycroft. Le rouquin était d'ailleur en train de se tartiner de crème solaire, pour au moins la dixième fois en deux heures.C'était un toc nerveux, il avait peur de se prendre un coup de solaire. Quand à Stamford, il se contentait d'observer la scène d'un sale oeil, le seul désir lui nouant l'estomac étant celui de perdre Sherlock et son stupide clebs malencontreusement, et si possible, avec une mort prématurée. Les parents étaient à l'hôtel, il avait donc champ libre pour faire tout ce qu'il voulait. Le plus drôle, c'est qu'il leur avait promis de les surveiller. Stamford se leva, s'attirant un regard méfiant de Mycroft, qui avait bien vu son regard depuis tout à l'heure.

« Je vais me baigner, relax Poil de Carotte, dit-il simplement, alors que Mycroft fronçait les sourcils face à ce surnom stupide. J'ai pas besoin de baby-sitter.
- Fais attention, l'avertit Mycroft. Ne t'éloigne pas trop, Sherlock va te suivre, il a un peu de mal à nager. »

Quelle bonne nouvelle pensa Stamford. Un plan malsain était déjà en train de germer dans son esprit. Il sauta dans l'eau, donnant « accidentellement » un coup de pied dans le chien, et s'éloigna, provoquant ouvertement Sherlock du regard. Le plus jeune l'observa, il savait que son frère allait le traiter de lâche pendant longtemps s'il n'acceptait pas son défi. Il ramena Red Beard sur la plage, et tendit la laisse à Mycroft, et courrut dans l'eau à son tour. Il commença à rejoindre Stamford, en quelques brassées, mais ce dernier continuait de s'enfonçer dans l'eau, si bien que, bientôt, Sherlock n'avait plus pied. Le cadet commença à lancer des regards affolés à son grand frère, croyant presque à un miracle quand il le vit s'approcher de lui. Il allait l'aider ? Non. Bien sûr que non. Stamford lui plongea la tête sous l'eau, profitant du fait que Mycroft était occupé à jouer avec le chien, puis monta sur lui, l'empêchant de remonter à la surface.

Le roux commençait visiblement à s'inquiéter, ne trouvant pas son précieux petit frère des yeux. Sous Stamford, Sherlock continuait de se débattre, donnant des coups de pieds et de poings dans les jambes de son frère, des coups qui s'affaiblissaient de seconde en seconde. Le grand frère jubilait, et c'est certainement ce qui fit réagir Mycroft. Le roux se focalisa tout d'abord sur les bulles autour de Stamford, beaucoup trop présente, puis sur un bras, qui dépassa un instant de l'eau. Son coeur rata un battement quand il comprit ce qu'il se passait. Mycroft plongea dans l'eau et nagea vers eux plus vite qu'il ne l'avait jamais fait, Red Beard sur les talons.

Stamford sentit sa proie ralentir. Il tenait fermement Sherlock par les cheveux, l'empêchant de bouger. Puis son petit frère cessa finalement de bouger. Il recula en voyant Mycroft arriver, le corps de Sherlock, inconscient, remonta à la surface. Le rouquin attrapa son petit frère et le retourna, ses lèvres avaient pris une couleur bleue, et une chose marqua à jamais le futur politicien qu'il deviendrait quelques années plus tard, il ne respirait plus. La suite se déroula très vite. Mycroft regagna la plage, posa son petit frère à terre, et commença un massage cardiaque. Il ne voyait plus que ça, alors qu'un groupe de touristes les encerclaient déjà, certains hurlant d'appeler une ambulance, d'autre tentant de faire reculer le groupe qui étouffait Mycroft. Ce dernier pleurait, suppliant son frère de revenir. Puis il y eut ce bruit, et le corps de Sherlock se leva, alors qu'il crachait et vomissait de l'eau.

Mycroft le serra contre lui, trop soulagé pour en vouloir à Stamford pour le moment. Sherlock éclata en sanglots dans les bras de son frère, tremblant comme une feuille. Red Beard se tenait entre eux et Stamford, le poil hérissé, un grondement sourd émanant de sa gorge. Une ambulance arriva rapidement, Mycroft appela les parents, qui arrivèrent rapidement et partirent avec lui, laissant les deux aînés et le chien rentrer à l'hôtel tousseuls. Arrivés dans le bâtiment, un silence pesant s'était installé entre les deux aînés, qui se toisait du regard, chacun dans un coin de la pièce. Ce fut Mycroft qui brisa le silence le premier.

« Pourquoi tu as fait ça ?! Cracha t-il. Il ne t'as rien fait. Rien du tout ! Il n'a que sept ans Stamford !
- Il aurait dû y rester. Tout aurait été plus simple.
- Tu... »

La voix de Mycroft se fit soudain très menaçante.

« Je t'interdis de t'approcher encore une fois de Sherlock. Ne pose plus ne serait-ce qu'un doigt sur lui, ou je peux t'assurer, et c'est une promesse, que tu ne t'en sortiras pas vivant Stamford. »

Ce jour-là, deux choses changèrent. Sherlock ne s'approcha plus d'une flaque d'eau pendant presque deux ans sans hurler de peur, et Mycroft découvrit à quel point il tenait à son petit frère.

*********

Le réveil de Sherlock bipa à six heures du matin. Le sociopathe grogna, et d'un coup de pied, envoya l'objet à terre, l'explosant dans un bruit de vaisselle cassée. Il ouvrit un oeil, puis le referma, avant d'enfoncer sa tête dans son oreiller. Il ne voulait pas se lever aujourd'hui, surtout avec l'épreuve qui l'attendait en fin d'après-midi. Dans la chambre d'à côté, ce n'était pas beaucoup mieux. Mycroft n'avait pas dormi de la nuit, et depuis plus de deux heures maintenant, il suivait une araignée des yeux, sur son plafond. Jusqu'à ce que quelque chose explose dans la chambre d'à côté, le sortant de sa rêverie. Le roux descendit de son lit en soupirant, et traîna des pieds dans les escaliers qui menaient à la cuisine. Il trouva son père devant la télé, et sa mère en train de préparer le petit-déjeuner. Elle sourit à son fils.

« Eh bien Mikey. Tu avais faim à ce point pour te lever à six heures ?
- Mycroft, rectifia le politicien, agacé. Et je n'ai pas dormi.
- Il ne faut pas vous mettre dans un état pareil pour Stam' les garçons. Il ne restera probablement même pas une semaine. Noël, Nouvel An et il sera parti. Tu sais comment il est, non ?
- C'est pour Sherlock que je m'inquiète. »

Mary se crispa sur le manche de sa casserole.

« Il ira bien, non ? Je ne vois pas pourquoi il s'en prendrait encore à lui. Ils ont grandi et mûri tous les deux. Enfin... Je l'espère.
- Brise-Tonnerre a disparu, Sherlock pense que c'est Stamford qui a fait le coup.
- Je vois que vous êtes déjà au courant, dit Mary, génêé. C'est ce que vous cherchiez hier ? Ne vous tracassez pas pour ça, c'est juste un bibelot inutile.
- Un bibelot qui vaut deux millions et demi de livres, rectifia Mycroft.
- Vu sous cet angle... »

Sherlock entra dans la pièce, encore plus décoiffé qu'à l'habituelle. Il se laissa tomber sur une chaise, et se servit une tasse de thé. Un silence gêné était tombé sur la pièce.

« Vous parliez encore de moi ? Grogna le sociopathe, de mauvaise humeur. Ou de Stamford ? Je ne suis pas en sucre, foutez-moi la paix.
- Sherlock... tenta sa mère. On s'inquiétait juste. Avec ce qu'il s'est passé...
- Je le tuerai avant même qu'il ne pose un doigt sur moi, Maman. Je suis assez grand pour me défendre tout seul. »

Sherlock versa deux cuillères de sucre blanc dans son thé, puis porta la tasse à sa bouche. Puis il se leva d'un coup. Mycroft remarqua immédiatement que quelque chose n'allait pas, il connaissait cette tête par coeur.

« Sherlock, ça va ? S'inquiéta Mycroft. Tu es tout pâle. Assis-toi.
- Tête... Tourne... »

Et le brun s'effondra sur le carrelage de la cuisine.

Note (psychopathe) de l'auteur:
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MessageSujet: Re: Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne]   Happy Family Reunion [Sherlock - Chapitre 6 en ligne] EmptyVen 19 Juin - 12:40

Chapitre 8 : Quand ça commence mal, ça ne peut qu’empirer.

Lorsque Sherlock porta la tasse à ses lèvres, il se rendit compte presque instantanément que quelque chose n’allait pas. Il y eut comme une alarme, dans son palais mental, lui hurlant que ça n’allait pas. Il ne comprit pas comment il se retrouva au sol, il entendit sa mère hurler, et il sentit les bras de Mycroft tentant de le plaquer au sol. Il convulsait violemment, se claquant contre les meubles en bois noir de la cuisine. Son frère reprit le contrôle. Il l’attrapa sous les bras et le traîna dans le couloir, moins meublé, là où il ne risquait pas de se faire mal.

« Maman ! Appelle une ambulance au lieu de hurler ! » hurla le roux, essayant de garder le contrôle sur ses émotions. « Et ne touche pas au sucre ! »

Il se retourna vers son petit frère et lui plaqua les bras au sol, pour qu’il évite de se blesser d’avantage. Sherlock semblait encore conscient, Mycroft pouvait voir ses yeux bouger, il semblait effrayé.

« Sherlock. Sherlock, tu m’entends ? Il faut que tu essayes de te maîtriser, tu te fais du mal tout seul. Sherlock ! »

Il était en train de tourner de l’œil, l’inconscience le gagnant progressivement, l’appelant. Les ambulanciers arrivèrent cinq minutes plus tard et l’emmenèrent, laissant Mycroft seul à la maison, avec une tasse de thé brisée sur le sol et du sucre empoisonné.

********

Stamford était à l’extérieur, enfin libéré des obligations familiales. Il était même étonné que personne ne l’ait encore retrouvé. A croire qu’il avait un certain don pour le cache-cache. Il avait pris un bus pour Londres, et traînait désormais dans les banlieues mal-fréquentées, où il était presque certain que personne n’irait le chercher. La police avait bien d’autres chats à fouetter actuellement. Il savait se battre, il excellait dans les courses d’endurance et il pourrait facilement échapper une voiture de police avec un peu de parkour. Cependant, s’il y avait une chose dont il n’était pas sûr, c’était de sa survie dans les prochains jours. Il tenait aux barres de céréales, piquées à un SDF à son arrivée. Il n’avait même pas de quoi se changer. Son T-Shirt était couvert du sang du chien de Sherlock. Saleté de clebs. Il l’avait mordu violemment au bras, et la marque, violacée, était clairement visible.

Il marchait depuis vingt minutes environ, quand il repéra un homme du coin de l’œil, qui le suivait depuis quelques temps. Il était grand, blond, une capuche sur la tête. De loin, on pouvait clairement voir une grande cicatrice qui partait de sa tempe et descendait jusqu’à sa joue, striant son œil de manière effrayante. Il essaya de le distancer, en trottinant, mais il avait beau tourner aux coins de rues, l’homme continuait de le suivre. Il semblait même presque s’amuser de la situation, puisqu’il devait, depuis un moment déjà, avoir compris que sa proie essayait de lui échapper. Puis soudain, son poursuivant tourna dans une ruelle.

Stamford, intrigué, fit demi-tour pour voir ce qu’il fabriquait, sans vraiment savoir pourquoi il en ressentait le besoin. C’était stupide. Il arriva dans la rue. Personne. Et un truc se planta dans son cou. Il s’effondra au sol. Avec le peu de conscience restante, il put voir l’homme qui le suivait descendre tranquillement de l’escalier de secours, un fusil de sniper dans une main, une radio dans l’autre.

« Boss ? dit-il à son attention.
- Oui ?
- J’ai le paquet, je rentre.
- Génial. Met le directement à la cave. »

Le blond à capuche lui mit un sac sur la tête, et, dans un grognement, le souleva et le porta jusqu’à une voiture noire aux vitres teintées qui venait d’apparaître à l’entrée de la rue.

*******


Sherlock était dans un lit, à l’hôpital de la ville d’à côté, relié à des dizaines et des dizaines de sondes, vérifiant ses constantes. Les médecins l’avaient plongé dans un coma artificiel, pour stopper l’avancée du poison et avoir le temps de l’extraire. Quelques heures s’étaient écoulées depuis l’accident, Mycroft était au chevet de son frère. Comme par hasard, Stamford avait reporté son arrivée à la soirée, soi-disant pour ne pas « déranger ». Le grand frère de Sherlock, tout du moins celui que ce dernier considérait comme « de sang » s’était rendu directement à l’hôpital après avoir lancé les analyses de poison au commissariat.

Il tremblait légèrement, faisant un effort surhumain pour garder le contrôle sur ses sentiments. Le truc, c’est qu’il n’avait aucune idée de comment il devait réagir. Il se sentait impuissant. Son frère avait été empoisonné sous ses yeux et il avait été incapable de s’en rendre compte. Il n’osait même pas parler, craignant que Sherlock l’entende et le lui reproche plus tard. Il restait là, silencieux, à tenir la main de son petit frère, encore plus pâle qu’à l’habituel. Il espérait que quelque chose se passe, n’importe quoi. Toute cette histoire l’obsédait. Une infirmière toqua doucement à la porte, et rentra timidement.

« Monsieur Holmes ? L’heure des visites est terminée, je vais être obligée de vous faire sortir.
- Très bien, dit-il en soupirant, tout en reposant doucement la main de son frère sur le matelas blanc.
- Nous vous appellerons si quoique ce soit se passe, ne vous inquiétez pas. »

Mycroft se leva, puis passa devant l’infirmière, son parapluie au bras, non sans un regard sur la chambre de son petit frère, que l’infirmière plongea dans l’obscurité. Il rentra chez lui en bus alors que la nuit tombait doucement.

Lorsqu’il gravit l’allée rocailleuse qui menait au manoir, il repéra immédiatement la nouvelle voiture, qui, quand il arriva, éteignit ses phares. La porte de celle-ci s’ouvrit sur un homme assez imposant, presque aussi roux que lui étant enfant, à croire qu’il l’avait fait exprès pour attirer son attention. Mycroft accéléra le pas pour le rejoindre. Avant même qu’il n’est le temps d’appuyer sur la sonnette, le politicien le tira en arrière et le plaqua contre le mur.

« Eh bien, petit frère, en voilà un accueil.
- La ferme Stam’. Si c’est toi qui as fait ça à Sherlock, je t’assure que je te ferais enfermer pour le restant de tes jours, est-ce que je me suis bien fait comprendre ?!
- Je viens d’arriver, je ne sais même pas ce qu’il s’est passé. Promis. »

La porte d’entrée s’ouvrit. Mary Holmes les dévisagea tous deux, surprise. Elle avait revêtu une de ses robes de bals, horrible, avec des plumes et des froufrous qu’elle semait partout dans la maison. Elle se reprit bien vite et vint serrer son troisième fils dans ses bras. Contrairement aux deux autres, Stamford ne se fit pas prier, la joie de retrouver ses parents était presque trop réelle pour Mycroft, qui observait la scène, à l’écart.

« Mycroft, tu veux bien porter les valises de ton frère ? »

Elle ne lui laissa même pas le temps de répondre, laissant le politicien avec quatre valises imposantes. Quatre ? Pour quelques jours ? Il résista à la tentation de les fouiller tout de suite. Il se réservait ce plaisir pour quand Sherlock sera tiré d’affaire, puisqu’il était évident pour lui qu’il allait s’en tirer. Il soupira en attrapant deux des valises. L’arrivée de Stamford n’annonçait rien de bon.
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